BASA

Témoignages et documents 231 L'envois de Buonaparte à l'isle d'Elbe sous bonne escorte facilita la œsti– tution des Etats à tous les souverains que cet avanturier avoit dethroné. Le Portugal reçut son souverain, l'Espagne , la Hollande, l'Italie, Rome surtout vit rentrer le 20 mai 1814 l'invincible Pie VII dont les vertus et le courage seront imortalisées chez toutes les nations . Le Piemont et la Savoye revit à cette epoque son ancien souverain, et ce fut aussi le 20 mai 1814 que Victor– Emmanuel, frère de Charles-Emmanuel qui avoit abdiqué, entra à Genes pour venir prendre possession de ses Etats du Piemont et de la Savoye. Tout changea de face à l'arrivée du roy. On remit en activité l'ancienne constitution, on abolit tout ce qui tenoit au sisteme fr ançais soit du coté des loix soit du coté de la police. Les memes charges furent données comme avant l'invasion des Français, tout ce qui tendait à l'administration des finances fut conservé et meme ammelioré à son entrée. Le roi abolit la loi de la torture et crea des aumoniers à ses troupes, tandis que sous le gouver– nement de Napoleon les soldats vivaient dans l'irreligion et le libertinage, de f ... Les Français sont entrés en Savoie, le 22 septembre 1792 . Du 25 au 28 les troupes et les émigrés ont passé le Petit St-Bernard; du 28 au 1cr octobre le passage a été entièrement libre et ouvert à tous. Le 1er octobre, M. le chevalier de Villafallet, commendant du duché d'Aoste, a pris sur lui de faire garder les postes. En même temps il a envoyé des estaphettes pour avoir l'ordre qu'il reçut véritablement, ainsi depuis lors le poste du St-Bernard a été occupé par nos troupes, quoique les généraux de la Savoie en se retirant eussent assuré qu'il n'était pas possible de tenir jusqu'au fort de Bard . Le 18 octobre le duc de Montferrat, troisième fils du roi Victor III, vint à la cité d'Aoste et fut reçu avec des demonstrations de joie. Tous les corps le visitèrent et le complimentèrent. Il resta 2 jours, le 3e il partit pour aller visiter les postes du Petit St-Bernard et de Comballes à Courmayeur, puis du G;:and St-Bernard. Enfin, il resta ici 1 mois et demi au grand contentement de tout le monde. Il y eut pendant tout l'hiver 3.000 hommes dans le pays, depuis la ville en haut, d'abord après la révolution de Savoie. On leva aussi dans le pays 12.000 militiens. Pendant tout l'hiver la compagnie des chasseurs a toujours été sur pied, et le duché a passé aux chasseurs et militiens sur pied la paye de 5 sols par jour non seulement jusqu'à Noel, mais l'a continuée, quoique depuis le commencement de 1793 notre roi leur ait aussi donné 5 sols par jour, c'est-à– dire les chasseurs en ont eu 10 par jour et les miliciens seulement 5. Outrë .cela le duché a toujours fourni le vin aux troupes du St-Bernard, savoir demi quartin par tête, soit le douzième du pot qui vaut 2 pintes de Paris. En 1793, le même prince revint à Aoste accompagné de M. le baron d'Ar– genteau général autrichien, monta peu de jours après à La-Thuile où il a passé toute la campagne d'été. Depuis le mois de mars et même avant il s'est manifesté à La-Thuile et même à la cité une fièvre putride qui emporta beaucoup de monde tant de la troupe que des habitants. Le régiment des grenadiers royaux est celui qui a le plus souffert.