BASA

XXIV Académie Saint-Anselme Le nouvel Institut, inauguré, nous l'avons déjà <lit, le 9 et 30 août 1888, sous le titre « Collegio-Convitto Principe di Napoli », avec une épi– graphe latine du prof. Gandino de l'Université de Bologne, devint floris– sant sous le gouvernement, mais depuis 1920 il déclina de nouveau. Le fascisme survint comme la pire des calamités. Mussolini escalada le pou– voir par suite de la plus déplorable impéritie du gouvernement libéral à faire face en 1918 à la situation d 'après guerre. Il fallait un aventurier, un cabo tin, un génie négatif d'un volume démesuré pour accumuler, en dépit de toutes les faveurs de la fortune, tant d'échecs , tant de ruines, entre autres l'outrecuidance de recréer la romanité, décorée des épigraphes les plus turgescentes, par les puffismes les plus retentissants, pour faire ensuite de la Vallée d'Aoste et de la péninsule un champ de bataille de l'Allemagne et des incursions anglo-américaines. Cet homme eut toutes les ambitions, même celle de la littérature, mais aucune époque historique ne marqua une si piteuse pénLirie et stérilité d'écrivains et d'artistes . Ne parlons pas des réformes qu 'il a fait introduire dans les programmes scolaires, réformes qui accentuèrent un recul navrant dans l'instruction publique. Pour comble de cynisme, le gouvernement fasciste nous flagornait à satiété, son ineffable duce jetait à tous les vents de la publicité cet alibo– forain imbécile, dont le seul but était « d'endormir les mulots »: « La Valle d'Aosta è italiana al cento per cento ». A la Commission valdôtaine qui s'était rendue à Rome pour pérorer la cause du françai s, surtout au sujet des enseignes, il fit bon marché d'un autre boniment aussi inepte et hypocrite que le premier : « Io preferisco un popolo che conosce due lingue ad un popolo che ne conosce una soltanto. D'altronde vedo che parlate l'italiano corne i toscani . E' bene cl1e parliate il francese, ma parlate anche l'italiano. Io non vi togliero il vostro idioma ». Les membres de l'ambassade s'en retournèrent enchantés, enthousiastes de l'homme prodigieux, providentiel. Pauvres lustucrus ! Deux mois après ces pro– messes ronflantes, le français était supprimé dans toutes nos écoles. Pen– dant que le gouvernement italien continuait à subsidier l'enseignement de notre langue ancestrale pour les écoles de la Syrie, qui ne lui appartenaient même pas, le proscrivait avec un acharnement des plus tyranniques pour la Vallée d'Aoste « italianissima al cento per cento ». A la direction des bureaux, il n'y avait plus d 'hommes compétents, mais des gens liges au parti et la plupart étrangers à la Vallée. Cepen– dant le régime fasciste était depuis longtem9s voué à une catastrophe retentissante. Avons-nous jamais considéré par qui et par quels sanglants sacrifices la Vallée d'Aoste a reconquis en partie son ancienne physio– nomie, sa liberté et comment le Collège a pu renaitre de ses cendres ? Après la Libération notre millénaire Institut redevint, non tout à fait ce qu 'il av::.'.it été, mais assez florissant; il pourrait à l'heure qu'il est rivaliser

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