BASA
232 A. Zanotto Le 15 août notre colonne de 6.000 hommes environ, fit une descente en Savoie, d'abord sans résistance, jusqu'à Villette où l'on fut obligé de se battre, mais l'ennemi eut le dessous et abandonna Moûtiers. De là on s'avança jusqu'à Rochecevin, mais 6 semaines après la descente le corps d'armée qui avait fait le siège de Lyon vint au secours de l'ennemi, de manière que notre colonne risqua d'être entourée et se replia bien vite sur le Petit St-Bernard. Il faut noter qu'il étoit déjà parti le 9 août 300 hommes non armés par le Grand St-Bernard pour aller sur la frontière de la Savoie. Les armes furent emballées sous la conduite d'un négociant. Cette petite armée, arrivée sur le territoire de la Savoie, prit les armes. Plusieurs paysans se joignirent à elle, et elle pénétra ainsi jusqu'à Marigni a 2 lieues au-delà de Cluse, et une partie se porta à Hérisurgine, province du Genevois. Les habitants d'Annecy se révol– tèrent, mais ils se pressèrent trop, nos troupes ne purent pénétrer jusques là. Les patriottes reprirent le dessus. Les 2 dernières colonnes s'étant repliées , savoir la première jusqu'à Challance, elles furent obligées de l'évacuer totale– ment le 29 septembre 1793. Enfin, dès le commencement d'octobre 1793 le poste du petit St-Bernard resta aux troupes de S.M. jusqu'au 24 avril 1794 que M. de Begos capitaine d'un régiment suisse bernois de Roch Mondet, commandant le poste du Mont Vallaisan, le livra par trahison aux Français , de sorte que ce jour-là nos troupes se retirèrent aux retranchements du prince Thomas, le 25 à La-Salle, le 26 ils vinrent camper à St-Pierre et le 27 à Quart. S.A.R. le duc de Montferrat, ayant reçu la nouvelle de la prise du St-Bernard le 25 à 7 h. du matin, partit à 11 h. et arriva à la cité le 26 à 6 h. du matin, s'arrêta à peine demi heure puis partit pour St-Pierre où il trouva notre colonne qui se campait là entre Château Folliet et St-Pierre pour attendre la colonne de Valgrisanche à laquelle on avait envoyé dire de se retirer. Elle arriva donc le lendemain pour résister à une armée qu'on croyait considérable (car il n'y avait que 3.000 hommes de garnison d'hiver dernier) et craignant que les Français . fu ssent allés occuper le col Serène au dessus de La-Salle pour descendre par le chemin du Grand St-Bernard, se retira à Quart. La veille, le 26, étant à St-Pierre vers le soir, il fit dire au commendant de faire partir les invalides, lès prisonniers, la caisse du pays, enfin tout ce qui appartenait au roi . Dès le jour que la nouvelle de la prise du St-Bernard parvint à la ville, tout le monde fut en alarme, mais surtout depuis que l'on vit que tout partait. Dès ce moment, principalement plusieurs fuyards de nos troupes qui avoient pris le devant allèrent saccageant et pillant tous dans les maisons des particuliers, ce qui fut bien pire quand le gros de l'armée défilait le lendemain en assez bon ordre. Dès les 6 h. du matin du 27 presque tous les magasins furent pillés par la queue de l'armée de notre roi et beaucoup de maisons ont risqué d'être incendiées, mais Dieu merci nous en avons été délivrés par le commendement de leurs braves supérieurs .
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