BASA

T émoignages et documents 239 une somme en fond pour une fête donnée au citoyen Botta et à moi. C'était, citoyen, bien peu me connaître, et je réponds aussi pour mon collègue, que de croire que nous aurions assisté à un amusement que les deniers du peuple auraient payé. Comme je serais au désespoir que ma présence dans mon pays lui eût couté quelque chose, je vous invite, citoyen, comme chef de ce Conseil, de me faire passer la natte de touttes les dépenses et je les débourserais de suite. J'attends votre réponse, je ne pars pas avant . Signé: Cerise ». Réponse du commandant d'Aoste an citoyen Cerise, membre du gouver– nemen t provisoire: « C'est d'après les sollicitations de la municipalité et de la direction centrale que le Conseil des Commis a tenu sa séance chez moi. Les notes relatives aux fraix de votre bal, citoyen, sont auprès de cette municipalité, à qui vous pouvez les demander, et m'épargner p:::r là vos indignations, puisque c'est par son ordre que ce bal a été donné. Si ma fortune ne fût pas si modique, j'aurais évité ces reproches, et la générosité et le patriotisme de mon coeur auraient été à son aise. Signé: Botton ». Seconde lettre adressée à onze heures du soir au citoyen commandant par le citoyen Cerise, membre du gouvernement provisoire: « Dans l'intervalle de votre réponse et de ma lettre, j'ai fait payer à mes fraix la note de dépenses du bal, montant à L. 266 et deux (2) sols, regardant ainsi que mon collègue Botta comme un crime capital que les deniers d'un peuple malheureux, qui ne gagne sa pénible existence qu'à force de larmes et de sueurs, soient détournés par de divertissemens particuliers . Je vous invite donc, citoyen, de faire part de l'acquittement de cette somme, tant à l'administration centrale qu'à la municipalité, et surtout au Conseil des Commis, pour qu'il répare cette erreur par une deliberation contraire. Quant à moi en particulier, citoyen, je ne puis rien ajouter aux marques d'estime que je vous ai témoigné dès le moment que j'ai eu le plaisir de vous conoitre. Signé: G. Cerise». 8. Lettre de Guillaume Cerise à Laurent Martinet, Turin, 11 germinal an VII (31 mars 1799) 58 • Je profite du départ du citoyen Modeste pour t'envoyer la copie d'une lettre annonçant nos premiers avantages sur !'Empereur. Je te fais part en même temps que l'administration centrale d'Yvrée a envoyé une députation ici pour tenter les moyens nécessaires afin de faire établir à Yvrée le lieu central du département. Elle a envoyé aussi à Aoste pour le même objet. Je te pries de dire à l'administration centrale et à la municipalité que je négliges rien (58) Editée par R. NOUAT, art. cit., p. 307.

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