BASA

250 A . Zanotto et ayant murement reflechi sur les vifs sentiments et reclamations du peuple present à la publication du dit arreté concernant la requisition des cloches, et l'impression qu'elle a fait sur l'esprit du public, ont jugé à propos de deliberer de representer, ainsi qu'ils representent, au dit citoyen commissaire et à tel autre superieur qu'appartiendra, que cette commune étant une des moindres de cette province, et totalement épuisée, il lui est impossible de satisfaire (ainsi que cette municipalité le souhaiterait par devoir et obeissance) au dit arreté, et que cette commune, bien loin d'avoir des cloches au delà du necessaire pour l'exercice du culte divin, elle devrait en acheter encore une si elle étoit en moyen de ce faire . Et qu'enfin on a lieu de croire et esperer que la com– mission executive, zelée administratrice des communes qui ont le bonheur d'être sous son manteau, ne pretendra pas redui œ absolument celle-ci dans l'état pitoyable où elle se trouve dejà. Et à toutes ces considerations ladite municipalité doit supplier de la part de son peuple les officiers et president de dite commission executive de vouloir, par un effet de commiseration pour cette pauvre commune, l'exemp ter de l'obligation de l'execution dudit arreté. 9. Délibération de la municipalité de Cogne, 7 nivôse an IX (28 décembre 1800) 80 • L'an neuf républiquain et le jour sept nivose (vingt-huit décembre mil huit cents v.s.), dans la chambre commune de Cogne s'est assemblée la municipalité du dit lieu, laquelle, ensuite du décrêt de brigade donné contre elle tant pour n'avoir pas fait ouvrir la grande roûte sur son territoire, que pour n'avoir pas encore conduit à Aoste les cloches demandées par la circulaire du 8 frimaire dernier, Représente qu 'il est bien dur pour cette administration de devoir supporter une brigade pour une chose où il n'y a point de sa faute. Si elle n'a fait jus– qu'ici ouvrir la grande roûte sur son territoire, c'est qu'elle a vu le danger et même l'impossibilité de le faire , car sans parler des frai s considérables que cela aurait occasionnés à la commune, et que les municipalités ne sont pas authorisées de faire sans une préallable approbation, les vents qui sont presque continuels le long de la vallée de Cogne, et qui transportent avec force les neigès d'un endroit à l'autre auraient obstrué les chemins à mesure qu 'on aurait tenté de les ouvrir, outre que jàmais dans un temps couvert et nébuleux tel que celui qui s'est manifesté depuis plusieurs jours on ne s'est avisé d'entre– prendre d'y faire travailler, parce qu'alors les avalanges tombant ordinaire– ment, les ouvriers seraient en danger d'y périr ainsi qu'il est déjà malheureu– sement arrivé il n'y à pas bien longtemps. Et même on n'aurait pas trouvé des personnes qui eussent voulu y aller travailler, quelque salaire qu'on leur eut assigné, puisqu'elles couraient risque de leur vie. Ainsi, d'après ce, cette municipalité ne croit "pas être en faute de n'avoir pas fait ouvrir la grande roûte de Cogne, car il n'est pas donné à elle de pouvoir surmonter les obstacles de la nature et de la saison, et conséquemment elle ne doit être tenue à aucune (80) Copie authentique et synchrone aux archives de !'Académie Saint-Anselme, Fonds Frutaz.

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