BASA
Témoignages et documents 251 brigade pour ce chef, vû encore qu'elle n'a reçu aucun avis préallable pour faire ouvrir la dite roûte. · Elle doit aussi être déchargée de la brigade pour le second chef qui est de n'avoir pas fait conduire à Aoste les cloches demandées par la circulaire du 8 frimaire dernier, car n'ayant pas pû faire ouvrir les chemins qui sont impra– ticables pour les montures, par une conséquence nécessaire elle n'a pas pû non plus faire conduire les cloches en question. D'ailleurs la dite circulaire ne pres– crivant pas le terme dans lequel i'on devait. les faire conduire, mais se rappor– tant seulement à celui fixé par l'arrêté du 27 brumaire que cette municipalité n'a pas reçu, elle ne pouvait savoir dans quel temps précis lesdites cloches devaient être conduites. Au reste, elle va incessament envoyer quantité d'ou– vriers aux fins d'ouvrir les dits chemins, uniquement pour montrer son dévoue– ment et sa soumission aux authorités constituées, mais elle n'ôse s'assurer ni répondre du succès; et si elle peut y réussir, elle · s'empressera d'exécuter les différents ordres du goü'/ernemcnt et du citoyen commissaire, mais en atten– dant, en vûe des motifs sus allegués qui sont plus que légitimes, elle s'adresse au dit commissaire du gouvernement dans l'arrondissement d'Aoste, et le supplie Qu'il lui plaise révoquer le dit décrêt de brigade d~nné contre c~tte municipalité, puisqu'elle ne croit nullement l'avoir méritée, faute de quoi elle se voit obligée de demander sa démission, car elle sent déjà assez le poids des affaires publiques qu'elle es t obligée de supporter, gratuitement, sans devoir encore subir des frais que sa conduite ne lui a pas mérités. Et elle a député le citoyen municipal Cavagnet pour présenter la présente. · 10. Lettre de la municipalité de Charvensod au commissaire Bruni, 8 nivôse an IX (29 décembre 1800) 81 • Représente avec respect la municipalité de la commune de Charvensod qu'elle se serait empressée de descendre les cloches et de vous les consigner, mais comme la commune ne saurait se passer d'un horloge pour la distribu– tion des arrosements et que la cons truction de l'horloge nécessite la rétention de deux cloches gui sont employées à cet effet, la municipalité espère de votre justice et de votre générosité que vous voudrez bien nous laisser ces deux cloches, nous soumettant de descendre incessamment les autres cloches qui peuvent nous rester. C'est le besoin de la commun~ qui nous oblige à cette démarche, mais nous osons vous assurer, citoyen commissaire, que rien ne pourra altérer le sentiment de patriotisme et d'attachement aux loix républicaines qui est gravé dans nos coeurs. (81) Original aux archives de l'Académie Saint-Anselme, Fonds Frutaz.
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