BASA

256 A. Zanotto A ce prix je vous annonce le pardon de vos égarements, au nom de votre Gouvernement et des Généraux français. La punition ne tombera que sur les scélérats qui vous ont séduits, qui ont dirigé vos entreprises insensées, sur ceux qui furent les auteurs des scènes d'horreur qui viennent de souiller le sol de la Vallée d'Aoste, et d'imprimer une tache ineffaçable au nom de ce bon peuple. Je vous en conjure, au nom de l'humanité, de la sainte Religion que vous professez, de vos propres intérêts, de tout ce que vous avez de plus cher: laissez– vous sauver de votre désespoir, renoncez à vos égarements, venez déposer vos griefs dans mon sein: je suis votre ami, je ne puis vous tromper; j'avais une fois votre confiance; qu'ai-je fait pour la perdre ? que ne ferai-je pour la mériter de nouveau ! Je suis garant qu'on ne touchera point à votre Religion sainte, à votre culte, qu'on n'inquiétera point vos pasteurs, qu'on respectera vos Eglises, qu'on ne demandera plus vos cloches; je vous en donne ma parole formelle. Gran Dieu ! toi qui disposes de tout, qui diriges le coeur des hommes et le tournes à ta Volonté, donne du poids aux paroles de paix que je porte à mes Concitoyens, fais que mes voeux soient exaucés. Si je puis éviter la déso– lation de mon pays, en écarter le fer et le feu, le soustraire aux derniers des malheurs, ce jour-là sera le plus beau de ma vie ! St. Martin, le 23 nivôse an IX. Martinet. 19. Délibération de la municipalité d'Aoste, 24 nivôse an IX (14 janvier 1801) 90 • La municipalité aux personnes des citoyens président, municipaux et adjoints soussignés, pronée verbalement par le citoyen Merck, adjutant commandant, commandant le huitième arrondissement du Piémont à lui proposer un comman– dant agréable au peuple, sans se plaindre du citoyen Brignole, considérant que dans les révolutions et tumultes populaires, le changement des autorités a tou– jours été un des moyens les plus efficaces pour calmer ses fureurs, quelles que soient les qualités dudit citoyen Brignole, croit que dans ce moment critique il ne peut être mieux remplacé que par le citoyen Déculari, capitaine, comman– dant le parc d'artillerie dans cette ville, homme généralement reconnu digne du nom français. [fol. 16v] Cette municipalité, désirant rendre justice au citoyen Merck, adjutant commandant la 8° division du Piémont, sur la louable conduite qu'il a tenu dans cette commune, à l'arrivée de la multitude d'environ trois mille paysans insurgés du bas Val d'Aoste, déclare et certifie que le dit citoyen Merck, par ses sages et prudentes dispositions données pour éviter la fureur du dit peuple, a acquis toute la reconnaissance de ce corps municipal et de tous les citoyens de cette commune, qu'il s'est exposé lui-même en se portant à la tête de cette municipalité, en avant de cette ville et leur rencontre, les prévenant de toute la repréhensibilité qu'ils auraient encouru du gouvernement (90) Archives de la commune d'Aoste, Registre des délibérations municipales 1801 , fol. 16'-16'.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=