BASA
292 J.-F. Rouiller financiers analogues à ceux dont a été victime ces dernières années la Compagnie du chemin de fer du Saint-Gothard. » 20 Après s'être inscrit en faux contre le système proposé par l'ingénieur Chabloz, consistant à « abandonner le fond de la vallée et à s'élever contre les parois des montagnes latérales, quelquefois à de très grandes hauteurs », système impliquant un allongement considérable du parcours et un accrois– sement des dépenses d'établissement et d'entretien, il met en doute les indications fournies par le géologue Baretti et conclut: « On voit sur quel fragile fondement et quelles absurdes estimations toute cette ligne a été étudiée. » 21 Il revient sur la question dans une deuxième brochure 22 publiée la même année: « ... Les études au dix-millième faites à la course par M. Chablez dont parle M. le chanoine Bérard sont complètement inutiles pour des devis, et d'ailleurs quels sont les antécédents de M. Chabloz dans les hautes vallées des Alpes qui puissent inspirer confiance en ses tracés et ses devis ? » 23 Dans d'autres publications encore, Colladon prend à partie les honora– bles protagonistes du percement du Mont-Blanc, le chanoine Bérard et le professeur Baretti. De ce dernier qui, dit-il, « a de très nombreux amis à Aoste », il prétend qu'il « se désespère des documents contenus dans sa lettre adressée le 9 janvier 1880 à M. le chanoine Bérard; il se fâche de les voir mis en évidence, parce qu 'ils sont des plus décourageants pour la réussite et le coût d'une galerie sous l'Allée-Blanche et du passage sous le Mont-Blanc. » 24 Ces textes donnent une idée de la violence des polémiques autour des tunnels alpins à certaines époques, polémiques auxquelles Valdôtains et Suisses ne restèrent pas étrangers, tant était grand leur désir de voir s'opérer au mieux la liaison entre eux à travers la chaîne alpestre. Ce rêve, on fut bien près de le voir se réaliser à maintes reprises , particulièrement au début de notre siècle puis dans les années d'entre– deux-guerres . (20) Pp. 1-2. (21) P. 11. (22) CoLLADON, D., Seconde notice sur la question Simplon ou Mont-Blanc - Réponse à une lettre publié,e par M. le Sénateur Chardon, Genève 1880. (23) P. 12. (24) CaLLADON, D., Le tunnel des Alpes. Au Rédacteur du iournal la République fran– çaise, Genève 1880 (reproduit d'après « La République française » du 10 septembre 1880 avec des modifications), p. 7.
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