BASA

306 M.-T. Billet l'échauffement causé par la masse rocheuse environnante créent une ventilation naturelle appréciable mais insuffisante pour un trafic impor– tant. Plusieurs systèmes furent étudiés et finalement le dispositif suivant a été adopté. A chaque entrée est aménagée une usine de ventilation com– portant des ventilateurs pour l'envoi de l'air frais, d'autres pour l'aspira– tion de l'air vicié. Les premiers alimentent quatre conduites situées sous la chaussée, desservant chacune une section de tunnel de 1.450 m de longueur; tous les dix mètres au-dessus du trottoir de gauche (dans le sens France-Italie) des bouches émettent cet air frais. Les autres ventila– teurs aspirent une partie de l'air vicié pris tous les trois cents mètres à la calotte de la voûte, par l'intermédiaire d'une canalisation souterraine, à droite. Le reste de l'air vicié est directement évacué par le tunnel. Des appareils indiqueront à chaque instant la teneur en oxyde de carbone de l'air, et la ventilation se réglera selon le trafic et la pression atmosphé– rique aux entrées. Pour assurer le débit de pointe prévu de 450 véhicules par heure, la puissance de chaque usine sera de l'ordre de 3.000 KW et 600 m 3 d'air seront alors insufflés par seconde. Mais certaines difficultés ont surgi lors de la réalisation de ce sys– tème. Conçu à l'origine pour recevoir 250 véhicules à l'heure, le tunnel du Mont Blanc devra en accueillir cinq ou six cents. La quantité d'oxyde de carbone dans l'air que respireront les passagers ne devra - selon les dernières études des experts - dépasser le pourcentage de un dix millième. La solution trouvée initialement se révèle insuffisante et doit être réadaptée à un trafic plus intense. Devant ces problèmes, certains ont imaginé pour les tunnels futurs le transport des véhicules sur des sortes de tapis roulants, ce qui serait la négation même du tunnel routier ! La sortie du côté italien s'effectue au-dessus du hameau d'Entrèves, à 1.381 m d'altitude. La route d'accès, de pente moyennement faible (4 % ), après deux lacets au-dessus d'Entrèves, se raccorde à celle d'Aoste. Dominée par une montagne nue et presque sans eau, elle sera facilement déneigée, et l'accès hivernal ne se trouvera pas compromis . La traversée de la galerie donnera lieu à la perception de péages, non déterminés, mais adaptés à la nature des véhicules. Des tarifs seront ins– titués selon l'intensité du trafic et même sont prévus des tarifs d'abon– nement. Des postes de douane et de police mixtes, des caisses de péages seront construits sur le versant italien; ainsi un seul arrêt suffira pour toutes les formalités. Enfin, au voisinage de chaque entrée sera aménagée une plateforme comportant un parking et des chaussées de stationnement utilisées le cas échéant aux heures de grande affluence. Quand sera mis en service le tunnel ?

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