BASA

Les conséquences de l'ouverture des tunnels 307 Actuellement le gros oeuvre est terminé et les usines de ventilation commencent à sortir de terre. L'équipement de la galerie nécessitant douze mois, elle ne sera livrée à la circulation qu'en été-automne 1965. Son exécution et son exploitation ont été confiées à deux sociétés pour une durée de soixante-dix ans, au terme de laquelle l'ouvrage de– viendra la propriété des deux pays intéressés. Pour la France, il s'agit de la « Société concessionnaire pour la construction et l'exploitation du tun– nel routier sous le Mont-Blanc », société d'économie mixte, au capital de 4.000.000 de Fr, la part de l'Etat s'élevant à 2.100.000 F. Son président est M. Edmond Giscard d'Estaing. Du côté italien, les opérations sont dirigées par la « Società italiana pet azioni pet il traforo del Monte Bianco », au capital de 800 .000.000 de lires, la part de l'Etat et des col– lectivités publiques étant de 342.000.000 de lires. Son président est M. Farinet, infatigable pionnier du percement. Alors que le tunnel du Mont-Blanc est une voie nouvelle qui va faire de la vallée de l'Arve, jusque là isolée, une grande artère internatio– nale, celui du Grand Saint-Bernard ne représente que le dernier aména– gement d'une des voies fondamentales du trafic à travers les Alpes, et s'a– vère l'indispensable complément de la route actuelle empruntant le col. De conception fort différente de celui du Mont-Blanc, ce tunnel est moins impressionnant, mais n'a pas soulevé de grosses difficultés techniques. En effet, il s'ouvre à une altitude plus élevée, à 1.915 m, à Cantine de Praz au-dessus de Bourg-Saint-Pierre sur le versant valaisan et à 1.875 m au-dessus de Saint-Remy (croquis 3). Le creusement d'un tunnel de faîte présente des avantages: la galerie ne mesure que 5.826 m et surtout on écarte les phénomènes de décompression enregistrés au Mont-Blanc. Par contre l'aménagement des accès pose de graves problèmes. Pour évi– ter des pentes fortes et des lacets trop serrés, il fut nécessaire d'adopter un tracé hardi, notamment une seule courbe entre Saint-Oyen et l'entrée italienne, et de construire des ouvrages d'art spectaculaires. De plus, com– ment maintenir ouvertes pendant la mauvaise saison ces routes d'accès ? Les vallées sont très ventées et à pareille altitude il était impossible de confier le déneigement aux engins habituellement en service en montagne. On a donc abrité les deux nouveaux raccordements routiers par une toi– ture en béton armé, soutenue par des piliers espacés, de manière à ne pas nuire au panorama. Quelles sont les caractéristiques de cette galerie ? Son profil, moins accidenté que celui du Mont-Blanc, présente une pente de 1,69 % vers l'Italie et de 0,3 % vers la France. La chaussée, large de 7,50 m, bordée de deux trottoirs de 0,73 , admet une hauteur libre sous voûte de 4,55 m. Son toit est plat car on y a logé trois cana– lisations assurant la ventilation. La conduite centrale aspire l'air vicié tandis que les deux autres envoient l'air frais (croquis 3). Deux cheminées,

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