BASA

Les conséquences de l'ouverture des tunnels 321 le Grand Paradis et les Alpes valaisannes; son hospice fondé en 1049 et ses célèbres chiens ont toujours des amateurs. N'oublions pas, enfin, que Bonaparte l'a franchi en 1800 lors de sa brillante campagne d'Italie; les touristes peuvent encore voir à Bourg-Saint-Pierre l'auberge de la « co– lonne milliaire » devenue depuis le « Déjeuner de Napoléon» qui reçut cet illustre personnage. Ainsi, le tunnel ne portera pas un grave préjudice aux communications touristiques par le col. Ces deux voies se révèlent complémentaires , l'une étant le témoin du progrès technique, l'autre res– tant un lieu sacré . Dès l'ouverture, le tunnel a favorisé les échanges internationaux et en particulier les échanges entre les pays riverains, la Suisse et l'Italie. Les Italiens ont ainsi fourni 36,01 % des passages. Jusqu'à l'ouverture de la galerie, ils se heurtaient à l'obstacle des Alpes dans leurs relations avec l'Europe occidentale et le Marché Commun. Souvent ils devaient renoncer, à contre-coeur, à la traversée de la chaîne. Cette année ils ont afflué nombreux vers cette percée qui abolit les difficultés et leur permet de respirer un air européen. Ils sont venus de toute la péninsule, nord , centre, sud, drainés par l'autoroute du Soleil. Les Suisses ont donc été assez agréablement surpris par cette arrivée soudaine et massive. Le nombre des usagers suisses est relativement faible (20 ,51 % ) car le tunnel ne présente de véritable intérêt que pour l'ouest du pays. Les habitants de Zürich, Lucerne, Saint-Gall préfèrent passer à l'est par les Grisons et la Vénétie. Par contre, la route du Soleil est désormais ouverte aux Nordiques qui peuvent s'évader de leurs cités brumeuses. Ce fait psychologique et social joue principalement pour les habitants du Bénélux (9,18 % du trafic), pour les Allemands (9,96 % ), mais à un degré moindre en raison de l'éloignement, pour les Britanniques ( 5 ,3 3 % ) et les Scandinaves (1,49 % (graphiques 9 et 10). Des études faites par les « Touring-Automobile clubs » de ces différents pays indiquent nette– ment l'évolution des courants touristiques entre le nord et le sud de l'Europe. L'Italie reçoit un nombre croissant de touristes venus du nord; en 1960 , 30 % de ses hôtes étrangers étaient allemands , 20 % suisses. En 1962, 28 % des Allemands, 30 % des Belges (20 en 1955), 26 ,9 % des Hollandais (14,5 % en 1955) partis à l'étranger se sont dirigés vers l'Italie. Désormais pour ces touristes, le mot voyage ou congé évoque la Méditerranée. Le tunnel du Grand Saint-Bernard encourage et faci– lite cette tendance. Les Français sont aussi attirés par les. merveilles de la péninsule italienne, et malgré la concurrence de l'Espagne, ils ont constitué 15,82 % du trafic . Ce pourcentage s'atténuera certainement après l'ouverture du tunnel du Mont-Blanc. Ainsi s'établit dans cette région alpine un courant touristique per– manent qui n'existait que pendant les mois d'été. De nombreux circuits 21

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