BASA

342 M.-T . Billet tation à l'époque romaine. A Aoste, une floraison de monuments romains témoignage de la grandeur passée: les portes prétoriennes et l'Arc d'Auguste construits en 24 avant Jésus-Christ, le théâtre, le pont, les remparts ... La vallée d'Aoste a toujours été la voie directe de transit entre l'Italie du nord, la Savoie et la Suisse romande. Les Romains y tracèrent une route consulaire dont il reste des vestiges grandioses qui font l'admiration des archéologues. Pendant le Moyen Age, on a construit de nombreux hospices pour l'hébergement des voyageurs et le relais des bêtes de somme. De cette époque datent aussi les principaux manoirs seigneuriaux éche– lonnés le long de la vallée : celui de Pénis (construit en 1340), magnifique exemple d 'architecture militaire et celui d'Issogne (1490) dont les fres– ques brossent un tableau vivant de l'existence au Moyen Age; la collé– giale Saint-Ours d'Aoste avec son clocher et son cloître, dont les chapiteaux illustrent des passages de l'Ancien Testament, est une merveille de l'art roman. Pour connaître mieux encore le pittoresque valdôtain, il faut s'écarter des sentiers battus et vagabonder dans les vallées latérales. De petits vil– lages s'accrochent le long des pentes, avec leurs maisons anciennes, recou– vertes d'ardoises et barrées par un balcon de bois. Au milieu des prés s'élèvent les « raskards », greniers curieux faits de troncs de bois appuyés directement sur le terrain ou sur d'énormes champignons de pierre ou de bois. Les fêtes villageoises et folkloriques , les traditions populaires plus que la nature permettent de comprendre l'originalité profonde du peu– plement, et suscitent sympathie et attachement de la part des touristes. Ainsi tout justifie un mouvement touristique qui débute seulement, mais qui est appelé à un rapide épanouissement de par la situation nou– velle du pays. Pour assurer leur avenir, les grandes stations qui concentrent la ma– jorité de la clientèle, modernisent et complètent leurs équipements. Ainsi la mondaine Saint-Vincent, aujourd'hui centre de séjour estival, pour les personnes d'un certain âge à la recherche de soleil et de tranquillité, veut attirer toute l'année une clientèle choisie et enthousiaste. Ses eaux sem– blables à celles de Vichy et de Karlsbad constituent le premier pôle d'attraction; les thermes reconstruits et inaugurés en 1960 n'ont peut-être pas leur égal en Europe pour leur fonctionnalité et leur beauté architectu– rale. La station possède d'autre part un des quatre casinos de l'Italie 1 • d'exploitation du Casino, qui a constitué à cet effet le «bureau de mani- Mais cette localité ambitionne de devenir une sta tion complète. L'ad– ministration régionale a confié les aménagements à la SITAV, la société (1) Le casino fournit plus de la moitié des ressources de l'administration régionale: pour 1964, on prévoyait 3 milliards de lires sur les 5 milliards de recettes. Les Valdôtains ne peuvent y jouer. Ainsi l'argent que certains dépensent e n abondance, passe presque entiè– rement dans les caisses de l'administration et transmet ses bienfaits jusque dans les plus lointains villages de la vallée.