BASA

364 M.-T . Billet Genève n'est guère plus favorisée. Les plus ardents promoteurs du tunnel du Mont-Blanc risquent de ne pas pouvoir en tirer le profit escompté. Le mauvais état routier dans le Jura français en est la première raison. Un tunnel de 1,3 km sous le col de la Faucille remédierait à cette situation (de Pailly à Mijoux). Les Genevois ont proposé de participer au financement depuis 1962, le ret::!rd vient du côté français. La deuè:ième raison est la viabilité insuffisante de la Route Blanche entre Poligny et Ferney-Voltaire. Il y a, enfin, un certain nombre de problèmes soulevés par la traversée de Genève . La ville ne deviendra un point de convergence, à un carrefour de nations, que dans la mesure où elle ne sera pas une cause de perte de temps. Trois ponts seulement permettent de franchir le Rhône. Ils sont d'autant plus engorgés aux moments de pointe que les tramways circulent au milieu de la chaussée et la réduisent sensiblement. Quelques travaux en cours élargiront le Pont du Mont-Blanc de huit mètres, mais ils ne constituent qu'un palliatif et ne résoudront pas le problème. Il faudrait multiplier le nombre de traversées en amont et en aval de la ville, et surtout aménager les voies de ceinture à l'ouest pour que les gros véhicules et les automobiles de passage n'em– pruntent plus le centre. La Confédération vient d 'approuver le projet du prolongement de l'autoroute Lausanne-Genève vers la France par un tunnel sous le lac Léman en amont du pont du Mont-Blanc. Mais les Genevois n'ont pas accepté cette solution; ils préfèrent des boulevards de ceinture. Au total , ils ne savent pas encore comment la Route Blanche traversera ou évitera Genève, ni où elle se raccordera à la section française . Une telle imprévoyance risque de desservir leurs intérêts. La situation la plus grave est celle du Val d'Aoste, appelé à rece– voir un double trafic. La section de la Route Blanche comprise entre la sortie italienne de la galerie du Mont-Blanc et Courmayeur empruntera un tracé nouveau aux courbes rares et bien étudiées. Jusqu'à Aoste la route actuelle subit d'importantes corrections; achevée l'an prochain, elle se montrera capable d'absorber la circulation drainée par le Mont-Blanc et n~ craindra pas l'engorgement. Par contre la voie d 'accès au Grand Saint-Bernard n'est qu'une chaussée sinueuse inadaptée au trafic qu'elle doit supporter. Les automobilistes ressentent un certain irritement lorsqu'à la sortie du tunnel ils se retrouvent sur une artère scabreuse et souvent embarrassée. Ici aussi les aménagements n'ont pas été menés de pair avec le creusement du souterrain. La faute en incombe en grande partie aux gens du pays. Depuis Aoste une seule route longe la vallée. Pour remédier à son insuf– fisance, trois solutions étaient possibles : l'élargir, construire une nouvelle voie à grande circulation ou une autoroute. Le gouvernement italien a accepté d'assurer le financement de la solution choisie par l'administration régionale. Les débats ont duré une dizaine d'années ; on hésitait à adopter l'autoroute qui risquait de transformer la vallée en couloir de circulation . Si bien que la route 26 fut incapable d 'absorber l'augmentation de trafic

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