BASA
368 M.-T . Billet B - Une vocation d'accueil à parfaire sans cesse. C'est dans la mesure où l'on est bien reçu que l'on adopte un pays. La beauté naturelle n'est pas la seule séduction d'une région; la cordia– lité de ses habitants fait beaucoup pour expliquer l'attrait qu'elle exerce. L'accueil est donc non seulement un problème de capacité d'hébergement, c'est aussi un problème d 'éducation. Dans les trois provinces qui nous intéressent, l'hôtellerie saisonnière est en crise en raison des énormes charges qu 'elle assume et de la néces– sité où elle se trouve d'assurer sa rentabilité sur une saison très courte. Après l'ouverture des deux galeries, la fréquentation sera beaucoup plus étalée sur toute l'année. L'hôtellerie doit donc prévoir une capacité d 'héber– gement suffisante et un personnel spécialisé. Ce problème ne se pose pas de façon cruciale en Valais car, en l'absence d'un rayonnement dans l'ensemble du canton, les hôtels sont assez nombreux et adaptés aux exigences actuelles des touristes. Bien différente se présente la situation en Haute-Savoie. Avec 1.131 hôtels représentant 40.327 lits, elle est en état de recevoir une nombreuse clientèle. Cependant, l'hôtellerie saisonnière de luxe ne peut faire ses frais, sauf si elle est soutenue par un casino ou un groupe financier solide: ainsi le baron de Roth schild a aménagé les palaces Savoy à Cha– monix et du Mont d 'Arbois à Mégève. De 1958 à 1963 , 30 % des hôtels trois et quatre étoiles ont dû fermer ou se convertir, réduisant d'autant le potentiel d 'accueil, en raison des lourdes charges fiscales et sociales qui les grèvent. Au contraire les pensions de famille et les établissements plus mo– destes des catégories une et deux étoiles, réalisèrent des chiffres d'affaires convenables et plus particulièrement ceux classés « logis de France »; cette institution favorise efficacement leur modernisation et surtout propage un véritable esprit hôtelier. La Haute-Savoie est de loin le département où celle formule s'est répandue le plus vite, depuis que le taux des intérêts applicables aux « logis de France » a été abaissé de 3 % en 1962. L'in– dustrie hôtelière est en train de chercher sa véritable vocation qui doit être l'accueil d'un tourisme de masse. En même temps se développe à un rythme accéléré la pratique du camping. Certains propriétaires de terrains ont lancé le système des repas chauds à emporter, en aménageant une cuisine ou en s'entendant avec un hôtelier qui se charge de la préparation des aliments. Cette évolution du mode d'hébergement en Haute-Savoie s'affirme nettement dans le ta– bleau suivant:
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