BASA

Me proposant d'évoquer la mémoire de Daniel-Rops (~') devant l'Aca– démie Saint-Anselme, mon intervention est justifiée par nos titres com– muns de membres de cette Compagnie, et non moins d'amis .de la Vallée. Si je rappelle la réception qui lui fut assurée le 1er septembre 1951, avec la remise de la très historique «grolle», c'est en raison de ses prolongements. Le chanoine Joseph Bréan, sympathique desservant de Saint-Ours, fut invité avec une équipe de jeunes valdôtains dans la propriété dè Daniel-Rops à Tresserve, à l'occasion de notre manifes– tation «de Maistre», en Savoie, soit septembre 1952. La cordialité qui marqua ces échanges, nous la retrouvons avec l'insertion d'un article du chanoine Bréan dans les Mémoires de notre Académie de Savoie, intitulé: Civilisation alpestre, et que Daniel-Rops avait préfacé. « Mon ami, le chanoine Bréan », telle en était la première phrase. Notre Mémorial d'aujourd'hui veut dépasser cet aspect, particulier à cette Province, d'un homme au grand coeur. Un grand écrivain, voilà ce qui domine nos souvenirs . Au départ, en 1922, Henri Petiot est le plus jeune agrégé de France, puisqu'il avait 21 ans. Le voilà nommé au Lycée de Chambéry, et en veine d'écrire quelques nouvelles. Les Cahiers de !'Alpe ont ainsi récolté Le Courtinaire. Mais celle de La Nuit au coeur flambant est un récit chambérien, d'une consistance telle que le public commença à con– naître son pseudonyme: Daniel-Rops. Puis paraît un essai: Notre Inquiétude. Un vide douloureux, commun à cette jeune génération, y manifeste son emprise, et non moins la passion aveuglante que connut Childe Harold. Oui, cet homme souffre d'une crise de conscience. Comment Daniel-Rops a-t-il accompli ses premières v1s1tes à l'ab– baye de Tamié ? Comment le prieur Dom Alexis a-t-il pris en charge ce pèlerin ? Seule l'issue de cet itinéraire spirituel nous est connue. Rops refuse de prononcer le mot de conversion, tout au plus celui de remise en condition chrétienne. Il fournit une image à cet élan qui le ramena au catholicisme. A savoir l'épisode de Nathanaël que raconte un Evangile selon Saint-Jean : (*) Décédé le 27 juillet 1965, à Tresserve (Savoie).