BASA
Commémoration de Daniel-Rops 7 dans .l'Enéïde, nous dit que « son ombre majeure couvre les hameaux pressés , aux toits fumants »; elle couvre aussi les monastères à l'heure où s'élève le chant des vêpres; elle favorise jusqu'à la dernière minute du couchant, l'éclairage des sommets, symboles d'idéal. Les angoissées de Rops n'y sont pas insensibles. * Un silence intervient après le dernier roman. Contrairement à tant de Français accablés par les misères de la défaite et de l'occupation, un homme travaille avec acharnement. Daniel-Rops, curieux de retrouver le point de départ du christianisme qu'il vient d 'épouser avec tant d'ardeur , se penche sur la vérité révélée, sur les données immédiates de la Foi. Pour cela quelle meilleure formule que de remonter le chemin qu'il foule aujourd'hui, d'aller tremper sa plume dans la source vive des Ecrits Saints ? Nous sommes en 1943. Et c'est le triomphe de l'Histoire Sainte, Le Peuple de la Bible. Sans doute cette rétrospective venait à son heure pour les intelli– gences rassasiées d'avanies subies en quatre ans et semblables aux rigueurs de Yahweh. Mais Jésus en son temps et tous les volumes de l'Histoire de l'Eglise installés depuis cette époque n'ont pas faibli dans l'intérêt et le succès. Alors, réalisons la chance qui nous fut octroyée, car cet auteur, his– torien et géographe par sa formation universitaire fut romancier, à son heure. Avec l'habitude de se battre avec la langue d'un texte pour que les phrases, les enchaînements tiennent le lecteur en haleine. Cela va sus– citer une rédaction de !'Histoire que personne n'avait encore envisagée. Du moins pour une mati~re ecclésiale; car nous pouvons en appeler à tous les lecteurs d'hagiographies, de compilations, de vulgarisations sur le thème de la Papauté et de la Chrétienté. Que de livres ennuyeux ! Que de pénibles commentaires de l'Ancien et du Nouveau Testament ! Voici que dans un style sobre, dépouillé, où chaque phrase, chaque' qualificatif a valeur de document, Daniel-Rops nous permet de lire la plus palpitante des Histoires. Si je dis que l'acquit du romancier intervient dans la richesse littéraire d'une narration objective, il serait inexact de penser que j'ai voulu parler d'une histoire romancée. Au demeurant, comment les prédécesseurs dans cette discipline n'ont-ils jamais pensé à l'anecdote, au trait coloré dont notre confrère souligne tant de passages ? Avec quelle vigueur n'a-t-il pas cerné les figures de Paul de Tarse, Augustin le Numide, Thomas d'Aquin, Martin Luther, Jean Calvin, Gré– goire VII, Pie IX ... etc. ! Quel luxe de documentation il nous offre pour les exposés du Grand Schisme, du Protestantisme, du Modernisme, et dans son dernier volume : l'Œcuménisme .
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