BASA

8 A. Tercinet Le Peuple de la Bible, et Jésus en son temps, ont été complétés, comme un véritable triptyque, par La vie quotidienne en Palestine au temps de Jésus . Ils ont subi une retouche d'adaptation à l'enfance, pour Histoire Saint e de mes filleuls, Evangile de mes fill euls. Présentement la vérité chrétienne s'y pare de merveilleux. Elève pendant sa licence, d 'un professorat souvent positiviste, voire matérialiste, c'est pour notre archiviste exégète une satisfaction de rétablir , documents en main, le récit d'un passé que s'acharnaient à déformer les insinuations, les silences, parfois les attaques, d'un Renan, d'un Littré, d'un Edgard-Quinet, d'un Bayet ... Il l'a marqué, sans acrimonie, mais en dévoilant la partialité de titulaires de chaires que leurs redingotes , leur réputation d'affranchis , l'appui des dirigeants, rendaient tabous. Le plus étincelant de ses jugements est à l'égard d'un professeur de lettres de l'enseignement secondaire qui s'évertuait à défigurer Pascal, devant un auditoire respectueusement passif. Cette hargne sournoise pro– voquait une sorte de joie à l'élève Henri Petiot. Le livre des Pensées dûment installé devant lui, il lui semblait, dit-il , que Pascal, à ce moment– là, « ne s'adressait qu'à lui ». On n'est pas étonné, maintenant, de cette résonance pascalienne, ni qu'elle ait abouti à une formule dont Daniel-Rops, très modestement, dit, qu 'il ne sait pas si elle est poésie ou mystique. Son étonnant essai : Où passent les Anges rejoint celui que la Radio a propagé le surlendemain de sa mort: Moments fugitifs sur !'Eternité. On reste sous l'impression d'une lévitation. Aussi bien pourraient-ils être d'un Paul Valéry admis à l'extase, les sept poèmes qu'il a laissés, rassemblés sous le titre Orphiques . Consacrés au mythe païen d'un dieu en puissance, nous y trouvons l'huma– niste qu'il est devant le mur des Catacombes où les premiers chrétiens ont confondu par un seul trait le Christ et Orphée. Daniel-Rops fait sienne cette figuration, commune à la pensée grecque et au christianisme. En voici une strophe: Reconnais, Christ-Orphée, en ma poitrine Du feu premier l'étincelle divine, Et sur mon front la marque de ton sang .. . * Une petite phrase qu 'il emploie volontiers, celle du « tremblement de l'âme », nous y pensons souvent à la lecture de !'Histoire de l'Eglise, en nous demandant si le succès dans ses tirages, et dans ses traductions (il fut traduit en seize langues, dont le chinois, l'hindi de !'Hindoustan ... ) n'est pas dû à une mystérieuse emprise du surnaturel qui est en filigrane

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