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Les confréries du Saint-Esprit 17 En dehors des buts charitables propres à leur association , nous voyons les membres de la « communauté ou de la confrérie des habitants de la Porte Saint-Ours» décider en 1293 de creuser un large et profond fossé le long du mur méridional qui abritait le bourg Saint-Ours . Dans ce but, ils chargèrent « Vuillerme Bordon, prieur ou mistral, cette année, de la confrérie, d'acheter le terrain nécessaire de l'évêque ... » Nous voyons que dans cet acte il n'est pas fait de distinction entre membres de la confrérie et ensemble des habitants 10 • Au quartier de Bicaria était établie l'autre confrérie de la cité d 'Aoste, qui est déjà citée dans des documents du XIIIe siècle. Elle est appelée majoris confratria laycorum Augustae et aussi magna confratria laycorum de Bicaria ou, tout simplement , magna confratria de Bicaria. Il y avait en outre dans la cité d'Aoste une confrérie des clercs: confratrza c!ericorum , distinguée de celle susdite des laïcs de Bicaria. Elle fut inauv,urée le l e• juin 1259, dimanche de la Pentecôte. Elle avait pour but, paraît-il, de « réunir en ce jour à tat .Je , J ms la salle capitulaire, l'évêque, les dignités, les chanoines, les prêtres, les clercs, tous les em– ployés de la cathédrale, ainsi que les magistrats et les principaux citoyens de la ville et du bourg. » Les agapes fraternelles de cette confrérie des clercs avaient lieu, les premiers temps, à une heure de la nuit, après !'Angélus; plus tard, par suite de quelques abus survenus, elles furent avancées, et se tinrent à la fin des Vêpres 11 • On apprend, d'après les statuts de 1504 de la confrérie des clercs d'Aoste , que l'évêque devait payer trois setiers de froment, la dignité deux setiers, chaque chanoine trois émines, et les chapelains un setier 12 • En 1610, le duc Charles-Emmanuel rer de Savoie écrivit une lettre au Conseil des Commis, dans laquelle il dit qu'il avait donné à la com– pagnie du Saint-Esprit d'Aoste une maison pour « accomoder leur église en ceste ville ». Nous ne savons où placer cette église, et nous ne savons non plus si cette « compagnie du Saint-Esprit » était la continuation d'une confrérie du Moyen Age. Nous n'avons pas beaucoup de renseignements sur l'activité des confréries du Saint-Esprit établies dans les différentes paroisses du dio– cèse. Les documents qui les concernent devraient être conservés aux respec– tives archives paroissiales ou aux archives communales; mais ces archives sont assez souvent dans le plus grand désordre et manquent d'inventaire. Des données peuvent être tirées des monographies paroissiales dont les (10) J.-A. Duc, Histoire cit., III, pp. 166-7. La rue Préfossé existe encore actuellement au bourg Saint-Ours. (11) J.-A. Duc, Histoire cit., II , p. 349. Cf. L. CrnRARIO-D.C. PROMIS, Documenti, sigilli e monete appartenenti alla storia della monarchia di Savoia, in Svizzera ed in Francia. Torinn 1833, p. 346. (12 ) P.-E. Duc, Annuair{! du diocèse d'Aoste 1900, Aoste 1900, p. 23. 2

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