BASA
Les confréries du Saint-Esprit 21 fut abolie par délibération des administrateurs eux-mêmes, avec l'auto– risation du juge du mandement (dans ce cas l'évêque se contenta de ra– tifier la suppression). Parfois Mgr de Sales décréta la conversion des revenus des confréries du Saint-Esprit pour d 'autres usages, sans les sup– primer officiellement . Mais ce fut tout comme. Les revenus des confréries supprimées ou ceux provenant de la conversion de leurs biens, eurent divers emplois. Les maisons qu'elles possédaient devinrent le siège tantôt des administrations communales, tantôt des écoles. Leurs revenus furent parfois destinés en supplément de congrue pour le curé. A Ollomont, le curé fit construire en 1780 le clocher paroissial aux frais de la confrérie du Saint-Esprit. Cependant, la plupart des confréries furent supprimées pour af– fecter leurs revenus aux écoles rurales, fondées presque toutes pàr l'au– torité ecclésiastique. L'exigence d'assurer l'instruction du peuple fut l'un des plus grands soucis de l'évêque Mgr de Sales: ce prélat n'hésita pas, afin de pourvoir à leurs création et à leur fonctionnement, à sacrifier bien des oeuvres pies, parmi lesquelles nous comptons presque toutes les confréries du Saint-Esprit 22 • Aux archives de l'Académie Sain t-Anselme sont conservés trois do– cuments très intéressants concernant la confrérie du Saint-Esprit de Saint-Oyen, les trois confréries de la paroisse de Perloz, et la confrérie de Challant, sur lesquels il vaut la peine de s'arrêter, car ils jettent une lumière sur les phases de la disparition de ces anciennes associations . A Saint-Oyen exist~üt depuis bien des siècles la confrérie du Saint– Esprit, nous renseigne le premier de ces documents, mais les adminis– trateurs de la communauté n 'en connaissent point l'origine. Ils estiment que l'usage l'a introduite dans leur paroisse. Malgré les recherches qu'ils ont faites, ils n'ont pu trouver aucun titre qui en démontre l'approbation de l'établissement de la part du supérieur ecclésiastique ou l'autorisation du souverain. Les revenus de cette confrérie, disent-ils , proviennent des legs pieux et des inféodations que la communauté a faites de certains biens « qui étaient sans doute communs ». Ces revenus sont appliqués en distributions de pain et en repas le jour de la Pentecôte. Depuis long– temps la communauté est en pouvoir d'employer une partie de ces revenus pour le salaire du marguillier, pour l'acquittement de la chéserie qu'elle doit à la maison-forte de Saint-Oyen, ainsi que pour quelques occurrences extraordinaires ou imprévues. Les administrateurs ont demandé à l'évêque de pouvoir destiner une partie des revenus de la confrérie provenant de legs pieux à l'entretien (22) Sur nos écoles rurales , cf. notamment: [J.-A. Duc]. Le clergé valdôtain et l'ins– truction publique, Aoste l894; J. TRÈVES , A la recherche de la fondation de nos écoles, Aoste 1924; L'istruzione primaria e la preparazione dei maestri elementari in Val d' Aosta, in « R. Istituto Magistrale Regina Maria Adebiclc - Aosta. Annuario 1923-24 », Pinerolo 1925.
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