BASA

74 ]. Pig11et l'expression contenue dans le front ispice, que ce fief a été inféodé « en titre de baronnie ». Evidemment , selon le plus élémentaire principe de logique, à un fief érigé en baronnie doit correspondre sur le blason une couronne de baron, et non une couronne de comte, comme dans le cas en examen. A quoi est-elle due cette différence ? ?t une dis traction de l'artiste? à une confusion d'actes d'inféodation ? Ou bien, peut-on justifier ce con– traste, moyennant des principes juridiques et de préséance du régime féodal? J e pense que la dernière ques tion est bien celle qui envisage le mieux notre problème, car ce n'es t pas admissible que des bureaux, qui livraient des bénéfices sur recet tes, et par conséquent ils avaient une certaine importance administrative, aient eu de fonctionnaires ... distraits au point de confondre le rang des dignités et des prérogatives de la noblesse. Comme la solution héraldique du blason a été atteinte à travers la comparaison des armoiries des familles Freydoz et Aimonier, ainsi l'examen de certains principes, qui régissaient les classes sociales et leurs fiefs dans de situations particulières, doi t nous offrir la clef pour résoudre le con– traste entre couronne de comte et dignité de baronnie accordée au fief. Examinons pourtant la situation des seigneuries et des personnages qui intéressent ce cas. Le roi de Sardaigr.e, Charles Emmanuel III, prend part à la guerre de la Succession d'Au triche ( 1740-1748), et pour faire face aux dépen– ses militaires il a besoin d 'argent. Et puisque parmi les sources écono– miques il y en a une représentée par l'ambition humaine, le Souv.erain s'a– dresse aussi à elle, en lui offrant des fiefs, accompagnés de titres de no– blesse, en échange de services, de fournitures et de monnaie. Au Duché d 'Aoste le fief royal de Bard était anciennement constitué des paroisses de Bard, Arnaz, Hône, Donnas, Pont Saint Martin, Vert, Champorcher et Pont Bozet. A travers les siècles il a subi des démembre · ments, suivis de réunions de paroisses, mais il a toujours été inféodé simplement en « seigneurie », jusqu 'à l'époque de la guerre de la Succes– sion d'Autriche. Pendant ce tte guerre les inféodations de portions démem– brées de ce fief ont été pour la première fois accompagnées de titres de noblesse de rang différent , suscitant ainsi un peu de rivalité entre les personnes, qui en avaient reçu les investitures . Selon les renseignements de MM. Manno et Guasco 3 , le premier qui en a tiré un bon parti a été le seigneur J acques Philippe Nicola, propriétaire d'usines métallurgiques à Bard et par suite de fournitures militaires créancier de la Couronne. (3) Manna Antonio, oeuvre citée. Guasco Francesco, Dizionario feudale degli a11tichi Stati Sardi e della Lombardia. Pine– rolo, 1911.

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