BASA

Actes d'inféodation et d'investiture 75 Le roi de Sardaigne pour acquitter sa dette, évaluée à 9 .000 livres. lui inféoda le 27 novembre 1744 le fief de Bard, érigé en comté. Il en a reçu investiture le 5 décembre 1744. Les usines de Bard tr;waillaient le minérai de fer qui provenait de l'exploitation des mines de la vallée de Champorcher 4 , inféodées pour une moitié à l'avocat Jean François Freydoz, dès le 12 aoüt 1682. L 'autre moitié était dans les mains du vassal Joseph Philibert de Pont Saint ]\fortin, seigneur de ce lieu, mort le 27 septembre 1737. Par suite du décès du titulaire, le fief de Pont Saint Martin a été démembré en deux seigneuries : Champorcher-Pont Bozet et Pont Saint Martin. La première, moyennant les actes objet de cette étude et le paye– ment de 10.000 livres, est passée dans les mains du baron Nicolas Joseph Freydoz, possesseur par héritage de l'autre moitié du fief de Champorcher, et par conséquent à même de faire sen tir son influence sur le ravitaille– ment des usines métallurgiques de Bard. La seconde, savoir la seigneurie de Pont Saint Martin, assez recherchée pour le droit de péage qu 'on y exerçait à la Bardeza , a été érigée en baronnie et inféodée le 17 décembre 1745 pour le prix de 13.000 livres à l'avocat François Joseph Emmanuel Ducrêton, qui en a reçu investiture trois jours après, c'est-à-dire le 20 décembre 1745, mais pour peu de temps, comme on le verra. Pour le ravitaillement des matières premières et pour le péage de ses produits industriels à la sortie du Duché d'Aoste vers le Canavais, les usines métallurgiques de Bard à la fin de l'année 17 4 5 et au commence– ment de l'an 1746 ont passé un mauvais quart d'heure. Il fallait en sortir de cette situation pénible, et alors voici que le comte Jacques Philippe Nicola a conçu de s'allier avec le seigneur, duquel dépendait la fourni– ture des matières premières pour ses usines, et d'anéantir l'advers?ire, qui empêchait le débouché commercial des produits industriels, en se valant dans cette double action de l'appui du Souverain, auquel les pro– duits métallurgiques étaient nécessaires pour la guerre. Comme en l'a déjà dit, la seigneurie de Bard en origine comprenait toutes les seigneuries, lesquelles plus tard en ont été démembrées, avec parité de titre, quoique inférieures comme importance. Son érection en comté vers la fin de l'année 1744 a donné à son possesseur, le comte de Bard, des droits de préséance sur les autres seigneurs de l'endroit : entre eux l'équilibre avait été troublé ; il fallait donc le rétablir. Alors a eu lieu une course aux titres de noblesse de la part des précités Freydoz et Ducrêton, pour ne pas subir une « deminutio capitis » vis-à-vis du comte Nicola, qui devait à son tour, pour ses usines, ménager la chèvre et le chou. (4) Cf. Gonthier Joseph, Notices sm Champorcher. Ivrea, 1895; Torra Ugo , La valle di Champorcher. Ivrea, 1961.

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