BASA
Présence de Claudel 101 fini 55 : aux preuves apportée :~::ir M. Marius-François Guyard, nous pouvons en ajouter une autre, i:,édite jusqu'à ce jour. Nous l'extrayons d'une lettre que Paul Claudel lui-même écrivit à une amie anglaise 56 et dans laquelle, énumérant ce qu 'il doit à Coventry Patmore, il écrit en particulier ceci : « C'est lui qui en face de l'univers infini, indéfini, indéterminé et « chaotique sur lequel les poètes du XIX 0 siècle ont fait tant de rhé– « torique , a rétabli pour la première fois l'idée de ce monde fi ni et parfait, « dont son Créateur lui-même a dit qu'il le trouvait très bon 57 • » Il n'en demeure pas moins que l'ouvrage du Père André Vachon, si érudit , si complet dans son domaine, et qui met à profit d'une façon si personnelle les principes et les méthodes les plus récents de la criti– que littéraire en France 50 , représente un véritable tour de force d'a– nalyse et d'exégèse, et marque une date importante dans les études claudéliennes, montrant à l'évidence combien l'œuvre d'un grand poète est faite à la fois de sa vie vécue, de sa sensibilité, de ses rêves, de son tempérament, de ses connaissances, de ses croyances, de ses souvenirs et, par-dessus tout, des moments les plus brûlants de son expérience 59 • (55) Il reste que c'est dans Coventry Patmore que Claudel a d'abord trouvé cette idée d'un monde inépuisable et clos, d'une Création ordonnée autour de l'homme et pour l'homme. (56) Femme du journaliste anglais Wilfrecl Meynell et mère de huit enfants, Alice Meynell (1849-1922) demeure un des plus remarquables poètes catholiques modernes. Auteur de Preludes (1875), Poems (1893), A Father of W'omen (1917), cette femme admirable a longtemps entretenu des rapports d'amitié avec de nombreux poètes catholiques (sur– tout avec Coventry Patmore et Francis Thomson), a joué un grand rôle dans la conversion de Valery Larbaud , et a traduit L'Otage de Paul Claudel (The Dublin Review, sept. 1918 ). (57) Passage tiré d'une lettre inédite de Paul Claudel à Alice Meynell, lettre datée de Francfort-sur-le-Main (Allemagne), le 6 mai 1912, qu'un collègue français, M. Marcel Troulay, a eu récemment la chance de découvrir en Angleterre, au cours de ses recherches sur la dite poétesse, et la bonté de nous communiquer. (Le reste de cette lettre ne traite que de problèmes de traduction, et de l'i ntroduction de Claudel en Angleterre). (58) Dans son Introduction, le P. André Vachon se réfère aux travaux des tenante de la nouvelle critique thématique et même de la psychocritique, et cite Georges Poulet, J.-P. Richard, Gilbert Durand, Charles Mauron. (59) Comme témoignage de la présence de Claudel dans le domaine des études fran– çaises en Italie, nous présentons cette fiche concernant les nombreux comptes-rendus et articles que la seule revue STUDI FRANCESI (dirigée par M. Franco Simone) a consacrés à l'auteur du Soulier de satin, après sa mort : n. 3 (1957), pp. 522-523 ; n. 5 (1958), pp. 220-230 ; n. 7 (1959) , pp. 171-172 ; n. 9 (1959), pp. 521-522 ; n. 10 (1960), pp. 187-188 ; n. 12 (1960), pp. 583-584 n. 14 ( 1961), pp. 383-385 ; n. 15 ( 1961 ), p. 586; n. 16 (1962 ), pp. 186-187; n. 23 (1964), pp. 385-386; n. 24 (1964), p. 588 ; n. 25 (1965), p. 186 ; n. 27 (1965), p. 585; n. 28 (1966), p. 199.
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