BASA

112 D. Da11dry de déplacer le nom de plusieurs rues principales à des ruelles secondaires, de manière à laisser place à des dénominations nouvelles, concernant des personnages ou <les événements plus récents. C'es t ainsi que l'ancienne rue Bouvernay (voir le Plan de 1730 de la cité d'Aoste par J .-B. DE T rLLTEn) devint en 1865 le rue Sai;1t-Anselme, tandisque le nom de Bouvernier fut donné à la ruelle qui conduit aux divers canonicats de l'insigne Collégiale, la rue du Faubourg Saint– Ours (partie occidentale de l'actuelle rue Saint-Anselme, d'après le plan susmentionné), devint la rue Cité, et l'ancienne rue Cité qui de La Trinité conduisait à la place Charles-Albert, devint la rue des portes Prétoriennes ; la vieille rue Nabuisson, actuellement rue De Tillier, jusqu 'au bazar, devint la rue Emmanuel-Phili bert ; la rue Marché-Vaudan, de nos jours rue E. Aubert, devint la rue Ducale, tandisque le nom de Marché-Vaudan fut donné à une partie de la ruelle Malherbe ; et ainsi de suite 3 • Comme nous l'avons dit, nous nous trouvons en présence d 'une véritable révolution toponymique. Il nous semble que les principes aux– quels les administrateurs se sont inspirés, présentent deux aspects fau– tifs : tout d'abord en changeant les noms , plusieurs toponymes anciens ont disparu définitivement, ce qui est extrèmement regrettable, car ces toponymes avaient leur raison d'être. La plupart remontaient, sinon à l'âge romain, du moins au haut moyen âge (ce qui nous est témoigné par les chartes du xrc-xrre siècles). Leur dénomination était issue d'anciennes institutions (Marché Vaudan, Mauconseil = mallum médiéval, etc), ou bien de familles nobles dont on avait presque perdu la connaissance (Malherbe, Malluquin, etc), ou bien encore de constructions militaires de défense (Prés-fossés, porte Chaffa = échafaudage 4 ). En second lieu , en déplaçant les noms des rues principales à des ruelles secondaires, jusqu'alors anonymes , on tomba dans un quiproquo regrettable. En effet il n 'était pas séant d 'affubler du nom prestigieux des anciennes rues du centre historique (lesquelles n'avaient aucun rap– port avec la nouvelle localisation), les ruelles tout à fait secondaires. (3) Pour ce qui concerne la rue Bovernier, nous renvoyons à ce qu'a été dit par L. COLL!ARD, Coins et images oubliés de la vieille Aoste, Aoste 1965, pp. 7 et 8. Nous ajouterons seulement que la « Ponteille Bovernier », était connue vulgairement comme « Ponteille corsa » et cela encore au commencement de ce siècle. Pour tous les aut;cs anciens toponymes, outre la bibl icgrnphie citée dans les differentes notes, il est opportun de tenir présent aussi la Conférence de M. l'ing. CHARLES MARCOZ: au Rotary Club d 'Aoste, sur les anciennes rues de la ville. (4) Cette porte existait encore en 1174. Dans la séance du 15 juin de cette 3nnée, le Conseil des Cœ 1mis, l'ayant considérée «en très mauvais état, et que les fraix des répariltions d'icelle seraient onereux à la Cam-• munauté, sans que d'ailleurs elle en perçoive auc;111 avantage, et que la dicte porte ne tient point aux murs de la cité », fut d'avis de lo fa ire décnalir. Cf. Archives historiques de la Commune d'Aoste, Regist»e des délibérations du Conseil des Commis (1774-1784), f. 6v.

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