BASA
Ancienne toponymie d'Aoste 125 rapportant les termes mêmes de la lettre adressée par madame la régente au Conseil des Commis le 20 avril 1679 : « Informée que quelques-uns appuyent [90v] leurs maisons sur les murailles de la ville... et s'attribuent l'autorité d'y faire des portes , fenêtres et autres ouvertures, ce qui est fort contraire à l'ornement et à la sûreté de la ditte ville et à nos intentions, et comme les murailles des villes, pour se servir de l'expression des loix, doivent être saintes, par conséquent elle défend ces <légats ainsi que de détacher ny enlever des pierres des dittes murailles à peine de cinqcent écus d'or, avec ordre de murer les ouvertures déjà faites» . Votre Commission vous propose ainsi de donner à une de nos rues le nom de la régente Jeanne-Baptiste. En con tinuation de son travai l sur les monuments romains, votre Commission a cru à propos, pour l'utilité du but que s'est proposé ce Conseil, de lui retracer le plan de notre antique cité prétorienne. Elle a pensé qu'elle ne pourrait mieux faire à cet égard que de prendre pour guide l'ouvrage de M. le chevalier Promis qui s'est occupé plus particulièrement de nos monu– ments au point de vue de l' art , et dont l'ouvrage est un des derniers qui ait été mis au jour sur ce sujet. Suivant Promis, d 'accord en cela avec le plus grand nombre de ceux qui se sont occupés de nos antiquités, notre cité prétorienne a été tracée en rectangle sur l'emplacement du camp de Varron, vainqueur des Salasses, et bâtie d'un seul jet, [9lr] sous le règne d 'Auguste, durant les sep ts lustres gui se sont écoulés entre l'an ï29 de Rome et l'an 14 de l'ère chrétienne, avec deux grandes portes seulement dont une au levant à double rangée d'ar– cades, appelée porte Prétorienne et l'autre ::iu couchant, à une seule rangée d'arcades, appelé p::irte Décumane, qui a été malheureusement détruite. Dans l'espace entre les deux rangées d'arcades de la porte Prétorienne était la cours d'Armes, où étaient placées et gardées les aigles des légions romaines. A l'exception de ces deux portes, tout le reste du rectangle était ceint de remparts couronnés de dix-huits tours, dont quatre au levant, quatre au cou– chant, trois au midi et trois au nord, et une à chaque angle du quadrilatère. Dans l'intérieur, la ville était divisée en huit autres rectangles égaux, par quatre rues principales. La plus grande de ces rues, large de m. 9,46, et inclinée de l'est à l'ouest, divisait la ville en deux parties dans la direction des deux portes, et était appelée rue Prétorienne. Les troi s autres divisaient la ville transversalement du nord au midi. La première à partir de la porte Prétorienne, se trouvait sur la ligne de la porte Pertuise à la porte Pallairon et était appelée via Principalis. La seconde se trouvait à peu-près dans la direction [9lv] de la maison Forré à la Cathédrale, et était appelée Quintane. La troisième se trouvait à peu-près sur la ligne de b i;orte Béatrix à la porte Saint-Etienne, et était appelée via Saguiaris ou Sagularia. Cette der– nière rue servait d 'abri aux légions romaines. Dans le rectangle nord-est se trouvaient de théâtre cc l'amphithéâtre, dont on admire encore les précieux restc3 et que M. Promis a reproduit dans leur entier ainsi que la plupart de nos autres monuments ; dans le troisième rectangle, entre la cathédrale et la rmison de z.,t le notaire Duc, se trovaient le forum et divers temples ; dans le rectangle sc;cl-ouest on a découvert depuis longtemps dans une étable, à la rue Trotte-Chien une belle mosaïque dont M. le prieur Gal recommande le dégagement et la conserva tion. Il n'y a que
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