BASA

Ancienne toponymie d'Aoste 127 D'après l'histoire qu'en a ecr:te M. le cben lier chanoine et prieur Gal, saint Grat a vécu vers la fin du VI II" siècle. Il était originaire de la Grèce et déscendait d'une famille princière de Sparte. Il étudi a à Athènes, se fit religieux à Ephèse, y enseigna la théologie et assista à plusieurs conciles. Etant venu à Rome, le pape lui confia une ambassade auprès de Charlemagne , et Adrien 1 le nomma évêque d'Aoste où regnait encore un reste de paga– nisme qui, dit-on, n'a été détrui t dans ses derniers retranchements que par saint Bernard de Menthon . Depuis le commencement du Xl 0 siècle, l'horizon de notre histoire gran– dit. La période [ 93v] de temps qui s'est écoulée depuis lors s'ouvre avec l'apparition <le saint Anselme, cette illustration non seulement de notre pays mais encore de l'Europe en tière. Saint Amc 1 me naquit à Aoste l'an 1034. Il alla continuer dans la célèbre abbaye du Bec en Normandie les études qu'il avait commencées avec un brillant succès dans le monastère de Saint-Léger des Aymavilles . Il succéda à son maître L:.mfran de Pavie en qualité de Supérieur de l'abbaye du Bec et d'archevê c_1v.e primat de Cantobéry où il mourut au commencement du XII,· si.ècle (1109). Sain t Anselme fut non seulement un grand théologien, docteu r de l'Eglise, mais encore un profond philosophe. Tennemann et Degerando, dans leurs Histoires de la philosophie, son t d'accord à dire que s::iint Anseb'c, surnommé le ce:ond saint Augustin, fut supérieur à tous ses contemporains , qu'il fut le père et le fondateur de la philosophie scholastique et le précurseur de Descartes. D'après Emile Saisse et Jules Simon, l'argument ontologique de saint Anselme sur l'existence de Dieu a été rejeté et défendu tour à t'x rr par les plus grands philosophes et il les tient encore divisés de nos jours. La tradition fixa l'habitation de la famille de sain t Anselme au bourg Saim-Oi.;rs, maison de M. l' avocat [94r] Tercinod, où il est né. Saint Anselme quitta la ville natale déva~:tée et presque déserte, mais de nobles familles entreprirent de la relever de ses ruines et de s'y fortifier sous la protection des comtes de Savoie. Les vicor:1 tes d'Aoste, ancêtres des comtes de Challand , s'établirent du côté du midi, à la porte Béatrix, qui conserva ce nom à cause de la première entrée que fi t par cette porte en 1240 madame Béatrix fille du comte Amé de Genève, épouse du seigneur Geoffroy de Challand. Les sires <le Friours, de Malherbe et de Tourneuve, s'établirent à côté de la porte Décunrnne, appelée depuis lors porte de Savoie ou porte Vaudane. Les seigneurs de Gignod s'établirent à la porte d'Aoste, appelée depuis lors porte Saint-Etienne. Les nobles de Perthuis se fixèrent à l'autre porte septentrionale gui a consené depuis lors le nom de porte Pertuise. La famille de Pallais se fixa à l'angle nord-est où se trouve actuellemen t la prison. Les sires de Quart ou de la porte Saint-Ours et les familles de Caséi et de Plovia s'établirent à la porte Prétorienne, appelée depuis lors porte Saint-Ours ou porte Trinité. De toutes ces familles , la plus illustre et la plus puissante est certaine· ment celle des sires et vicom tes de Cbdlant qu'on fait déscendre d'une bran– che cadette [ 94v ] des marquis de Nionfcrrat. Cette famille a présidé pen– dant plus de huit siècles aux destinées de cc pays en y partageant le pouvoir avec les comtes de Savo~e, au xquels elle inspira un moment de jalousie

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