BASA
130 D. Daudry par la majorité des Etats, marque pour Aoste une de ces crîses décisive, solennelles qui ne se renouvellent pJs deux foi s dans l'hi stoire d'un peuple ? » . Notons seulement, quant à nous, que Je passage de Calvin dans la Vallée d'Aoste est un des points saillants de notre histoire, et que dans cette conjoncture nos Etats et gens du pays ne jurèrent pas seulement de rester fidèles à la religion catholique, introduite pendant le cours du IV" siècle, et transmise par leurs pères , mais ils jurèrent au ss i de rester fid èles à la Ma! son de Savoie qui se trouvait alors si près de sa perte que le duc Charles III , ne possédant presque plus que ce Duché, dut se retirer à Aoste, où le 27 février 1540 il fit par le notaire et son premier secretanc Vuillet le testament , daté du prieuré de Saint-Ours, sa [97v] résidence, par le quel il appelait à la succession de ses états son fils Emmanuel-Philibert. Ce fut donc après avoir été investi des droits de souveraineté par un acte passé à Aoste et scellé du cacl-:ct de la fidélité des valdôtains, qui furent ainsi la planche de salut de b monarc:1ie de Savoie, qu'Emmanuel– Philibert alla se couvrir de gloire à Saint-Quentin et devint le nouveau fondateur de cette même monarchie . Aussi ce prince mit-il toujours un grand empressement et une sollici– tude tou te paternelle à sauvegarder nos intérêts. C'es t lui qui donna Je plus de disposi tions pour faire respecter nos usages et pour amplier nos privilèges et nos franchié'<:S, c'est lui qui par une faveur toute spéciale permit la rédaction par écrit de nos coutumes, en députant, pour y ass ister, aux frais du trésor de Savoie, le conseiller d'Etat et séna teur Jea n Géoffroy de Ginod, et cela est-il di t dans les lettres de Son Altesse, en date du 24 mars 1574 « pour l'affection que nos amés et féaux s·..1jets de notre Duché d'Aoste ont continuellement démonstré à notre service et pour soulager le dit pays de la grièfve dépence que leur conviendrait faire au paiement des vacations de tel notre ministre ». C'est grâce à ces dispositions souveraines que notre pays fut un des premiers doté d'un corps de loi complet, [98r ] par lequel il fut régi et administré pendant deux siècles, soit jusqu'en 1773 où notre Coutumier, ré– sultat d'une discussion populaire, fit place aux Lois et Constitutions de 1770 et à un règlement particulier par lequel, entre autres dispositions, fut néanmoins conservé notre Conseil des Commis. Parmis les dénominations dont l'adoption est aussi proposée à ce Conseil, plusieurs perpétueront encore le souven ir de quelques-uns des mem– bres illustres de la ]\foison de Savoie, et rappelleront nos Etats Généraux, la résidence des baillis, le passage de Calvin et notre Coutumier. Votre Commission a pensé qu 'elle ne pouvait mieux terminer sa tâche qu'en faisant encore mention de quelques-uns des personnages éminents de l'époque moderne, qui ont, eux aussi, de larges droits à notre reconnaissance. Elle vous propose, par conséquent, de donner à quelques-unes de nos rues les noms : 1) De Léonard Roncas qui servit la Maison de Savoie pendant cinquante ans, sous quatre de ses ducs, qui fut secrétaire d 'E tat membre du Conseil privé et des Finances, chef de plusiems ambassades, premier mini5tre sous Charles– Emmanuel 1 cr, dit le Grand , et dont le palais a été destiné par le Conse il des Commis à [ 98v] l'usage de l'administration générale du Duché.
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