BASA

182 ] .-C. Perrin de la regzon, avec des milieux étrangers, expliquent dans une certaine mesure ces intérêts humanistes » 7 • L'apparition de cet humanisme poussait donc les jeunes valdôtaifü à perfectionner leur culture. Mais, à cause de l'état d'abandon dans le– quel vivait l'instruction et par manque d'un bon collège 8 et surtout d'ur1 institut d'études supérieures, voire universitaires, nos jeunes étaient o– bligés de poursuivre leurs études à l'étranger 9 . Ces étudiants se dirigeaient vers les centres de culture de l'Italie tels que Turin, Pavie, Rome ; mais ils préféraient surtout aller vers la Savoie et la France, où ils rencontraient une affinité de langue et de moeurs. Les collèges et les Universités d'Annecy , Tournon, Avignon, Louvain, Valence, Paris, accueillirent à maintes reprises nos jeunes 10 . De ces lieux nos compatriotes revenaient vers le Pays, après avoir obtenu leur doctorat en philosophie, théologie, jurisprudence, in utroque ( droiL civil et canon), etc. Mais quelles étaient leurs études loin de la Patrie ? Bien peu nous est donné savoir, sinon à travers la connaissance que nous avons de l'or– ganisation, des programmes et des méthodes scolaires en vigueur en ces temps. Et encore. Quelle était leur vie ? Sur quels livres s'instruisaient– ils ? Combien devaient·ils dépenser pour leur séjour loin de la maison pendant tout le temps des études ? Voilà autant de demandes auxquelles serait intéressant pouvoir don– ner une réponse satisfaisante ! Il nous parait donc digne d'intérêt le document que nous allons livrer au lecteur, parce qu'il répond en partie à nos interrogations et nous documente sur la vie d 'un étudiant valdôtain , Prosper d'Avise, pendant ses huit ans d'étude à Tournon et à Avignon 11 . Il s'agit du livre des dépenses que le précepteur de Prosper d'Avise a tenu et dans lequel il a classé en ordre chronologique, et dans un cer– tain ordre méthodique aussi, les recettes et les dépenses de son jeune étudiant. Ce document qui porte le titre de « Memoires de tout !argent que iay manie pour la despense fa icte pour les estudes de monsieur Prosper d'Avise a Tou rnon et en Avignon commence le 7° du moys de may 1599. » se rapporte à une période de temps qui va du mois de mai 1599 au mois d'octobre 1607. Il parait avoir été écrit d'un seul coup. Cela (7) Idem, ibidem, p. 22. (8) Le collège Saint-Bénin ne sera ouvert qu'en 1604. (Cf. chan. M. Bov1, Historique du Prieuré et du Collège de Saint-Bénin, dans BASA, XXXVI , Aosce, Imp. Valdôtaine, 1959, pp. 57-39). (9) Cf. Mgr. J .-A. Duc, Histoire de l'Eglise d'Aoste, Châtel-Saint-Denis, Imp. Moderne, 1911 , VI , pp. 171, 174, 196, 309 et passim. (10) Cf. J.-A. Duc, op. cit. , passim ; L. CoLLIARD, op. cit., pp. 20, 31. (11) Nous remercions ici Mme Letey-Venrilatici, ex-directrice des Archives Historiques Régionales, de nous l'avoir communiqué .