BASA
186 ]. -C. Perrin avec le R. P. Bonal, recteur du Collège des Jésuites à Chambéry, nous fait supposer qu 'il ait étudié auprès de la Compagnie de Jésus 28 • Notre supposition est appuyée par le fait que Prosper d'Avise a de– meuré à Tournon pendant trois ans et qu'après ce temps il ait entrepris les études universitaires : ces trois années correspondent au triennat du cours de studia superiora 29 qui auprès des Jésuites précédait en effet l'en– trée aux Universités. D'après les livres que d'Avise a achetés à Tournon nous notons que l'ordre didactique des études suivies a une adresse net tement humaniste et rhétorique. C'est là l'effet de la Renaissance dont les idées sont en ce temps dans leur plein épanouissement. L'étude de la grammaire grecque et latine y est particulièrement dé– veloppée, ainsi que celle des auteurs classiques grecs et latins (Isocrate, Hésiode, Cicéron, Suétone, Pomponius, e tc.) . Cette étude avait le but de développer l'intellect des jeunes étudiants auxquels les auteurs classiques servaient de modèle pour l'épanouissement de toute leur personnalité humaine. A ces études il faut ajouter celles de l'histoire (mais là encore sur le modèle d'un latin: Justin) et de la géographie. L'idéal de l'éducation libérale de la Renaissance continue et se com– plète pendant des études universitaires. Ici à l'étude des auteurs classi– ques (Pindare, Platon, Aristote, Démosthène) il faut naturellement join– dre la matière propre à la faculté choisie : l'étude du droit civil et canon. Un développement particulier est donné aussi à la grammaire, à l'ortho– graphe et à la syntaxe françaises. L'idéal dont nous parlions ci-dessus se réalise par la formation in– tégrale de l'individu. De là dérive l'intérêt du jeune d'Avise pour la danse, la musique, la peinture et pour l'escrime. Ces activités marquent un certain formalisme de l'éducation des élites de l'époque : adresse qui préférait créer de bons courtisans , plutôt que préparer les jeunes aux besoins réels de la vie. L'éducation de Prosper d'Avise est complétée par quelques voyages. Nous avons tiré de ce document quelques petites considérations ; au lecteur maintenant de l'examiner à son aise ! (28) La Compagnie de Jésus, instituée par Inigo Lopez de Recalde y Loyola (saint Ignace de Loyola) vers 1534, se développa très rapidement. Pour l'instruction des Jeunes les Jésuites fondèrent de nombreux Collèges qui en 1608 étaient au nombre de 306. (29) Les Jésuites s'adonnèrent tout spécialement à la formation des classes dirigeantes. Pour ce but ils négligèrent l'enseignement primaire, se souciant exclusivement des dégrés secondaire et supérieur. Les années de scolarité étaient huit : cinq de studia inferiora et trois de studia superiora. Après ces trois derniers cours on pouvait entrer à l'Université.
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