BASA
Genève et Aoste 329 et Rome , à l'artère qui , s'articulant sur le tunnel routier du Mont-Blanc, assurera une liaison directe entre les cieux versants de la chaîne des Alpes occidentales. Cette sanction, qui a justifié le cheminement millénaire, et qui l'a normalisé, d'exécutoire qu'elle était a été exécutée, pourrais-je dire, par l'ouverture au trafic du tunnel du Mont-Blanc, le 18 juillet dernier. En avant-propos de ce que nous verrons plus loin concernant le rôle de carrefour joué par Genève dès les temps les plus anciens, re– marquons en passant, que cette grande artère E 2 croise, à Genève précisément , la grande transversale européenne E 4 qui , partie de Fin– lande, près du Cercle polaire, s'en va rejoindre Lisbonne aux ultimes confins occidentaux. Mais ce n'est pas du tunnel du Mont-Blanc que j'ai à vous entre– tenir aujourd'hui ; le sujet vous a du reste été présenté avec plus de compétence que je ne saurais le faire, mais bien des relations qui se sont établies , et développées, au cours des siècles, entre votre cité et celle de Genève , vues dans l'optique de Genève. A notre vénéré président qui me demandait il y a quelques jours quel titre donner à cette communication, je proposai une « Esquisse cavalière » en lui faisant remarquer que cette esquisse serait cavalière par sa prétention de vouloir traiter, en deux ou trois quarts d'heure, d'un sujet dont l'étendue et la diversité ne devaient me permettre l'ap– proche.. . qu'en une sorte de vue cavalière . C'est ce sens dernier que je vous prie de bien vouloir retenir de mon propos. Me refusant à sacrifier à un déterminisme géographique absolu, je n'en ferai pas moins sa part à la géographie, « terreau dans lequel l'histoire enfonce ses racines », dans la recherche des causes qui attestent de l'antiquité des relations entre Aoste et Genève, comme aurait dit le XVIIème siècle. Comme le remarque mon maître Gonzague de Reynold, « on ne sau– rait lier la destinée humaine à des lignes de montagnes ou à des cours d'eau.. . Néanmoins, ajoute-t-il, il est encore plus dangereux de nier l'influence de la géographie sur l'histoire, et de n'en pas tenir compte en politique ... » . Sacrifions donc un instant à une perspective, également cavalière, des zones sur lesquelles se porte notre intérêt actuel. Si nous prenions place à bord d'une des cabines stratosphériques qui tissent leurs réseaux d'observations autour du globe, nous découvri– rions, en passant au zénith entre le 44e et le 46e parallèle, et par 7 degrés de longitude Est, l'arête en forme de croissant de la chaîne des Alpes occidentales - Maritimes au Sud, Cottiennes, Grées et Pennines en remontant vers le Nord - qui, de la Méditerranée rejoint le haut massif des Alpes centrales, celui du Saint-Gothard, ce château d'eau de l'Europe. 23
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