BASA

Genève et Aoste 331 est né en cet âge du bronze, qui se situe approximativement à Genève entre 1250 et 750 avan t JC . A notre avis , c'est cette possibilité offerte de traverser aisément le fleuve , c'est ce pont du Rhône qui apparaît comme l'articulation primordiale de toute l'histoire de Genève , et qui a fait de ce site d 'entre le Mont-Blanc et le Jura , le premier et le plus constant carrefour du Moyen-Occident. En effet, ce pont de Genève fut , des siècles durant, le seul point de franchissement du fleuve dans son cours supérieur, le pont de Saint– Maurice d'Agaune étant d'origine beaucoup plus récente , et celui de Lyon ne datant que du Moyen Age. Hors de Genève, on ne pouvait donc franchir le fleuve qu'à gué ou en barque, et toujours à la merci de l'importance des eaux et du courant. Cette haute antériorité du pont du Rhône (celui de Genève) sur tous les autres, et antérieurement encore les facilités que pouvait offrir l'île située au milieu du fleuve, devaient , dès les temps les plus re– culés, infléchir dans sa direction les chemins des plus anciennes migra– tions, les premiers itinéraires humains inscrits sur la terre de notre Moyen-Occident. L'apparition de Genève dans l'histoire écrite en est l'illustration. Elle se trouve au premier livre des « Commentarii de Bello Gallico ». Voici ce qu 'écrit César à son sujet : « Extremum oppidum Allobrogum est proximumque Helvetiorum finibus , Genava. Ex eo oppido pons ad Helvetios pertinet ». C'est l'existence de ce pont conduisant chez les Helvètes qui justifie cette mention de Genève au premier livre des « Commentaires». Vous en connaissez la raison : apprenant que le peuple helvète se préparait depuis plusieurs mois à abandonner son habitat de ce que l'on appelle aujourd 'hui le plateau suisse pour des terres qu'il estimait plus agréables dans le Sud-Ouest de la Gaule - déjà l'attraction du Midi sur les peuples du Nord , une des justifications de notre tourisme.. . - et que les Helvètes venaient d 'appliquer le principe de la terre brûlée en incen– diant leurs bourgs et leurs récoltes afin de ne pas succomber à la tentation de revenir en arrière, César quitta précipitamment la campa– gne romaine et, en huit jours , gagnait Genève où il prenait le com– mandement de la Xème Légion. De l'ature côté du fleuve, selon les chiffres donnés par César lui-même, en face de l'oppidum de « Genava » se trouvaient 368 .000 individus concentrés à la fin de mars 58, dont 92.000 hommes en état de porter les armes . Les plans des Helvètes s'opposant à ceux de César, celui-ci fit couper le pont du Rhône et élever des retranchements fortifiés vers l'aval où le passage à gué du fleuve semblait encore possible ; le verrou