BASA
Genève et Aoste 335 nève sur le plan européen par l'intérêt que lui portait notamment François Ier, peu avant d'envahir le duché, consommèrent la rupture. L'année 1536 verra la Communau té genevoise prendre en main ses destinées et proclamer son indépendance dans le moment même où Charles III assistait au démembrement de ses terres au nord des Alpes, les Bernois s'emparant du Pays de Vaud, du Pays de Gex et du Chablais, les Valaisans du Bas-Valais savoyard, et le roi de France occupant la Savoie et Turin. Le Pays d'Aoste, avec Nice et quelques places piémon– taises furent , durant le quart de siècle suivant, le dernier refuge de la dynastie qui, par l'incapacité de quelques princes et le lourd héritage d'Anne de Chypre - Elle contribua à la ruine des Etats de Savoie, comme le remarque S.M. Marie José dans l'ouvrage qu 'Elle a consacré à Amédée VIII - avait définitivement perdu les terres qui relèvent de la Suisse romande actuelle. C'est, Messieurs, dans ce contexte, géographique d'abord , et histo– rique ensmte, que sont nées, que se sont organisées et se sont déve– loppées les relations entre la ville où je vous parle et celle d'où je viens . Tout permet de supposer que les premiers échanges furent ceux du premier peuplement humain de nos régions auquel les cols alpins n'opposaient nulle barrière. Les Salasses, ai-je lu dans un des nombreux ouvrages parus en cette ville et qui font honneur à votre culture et à vos érudits, seraient venus du Nord ; ils devaient être alors proches parents de ces autres Celtes que l'on trouve à la même époque sur le versant nord du Mont-Blanc, les Allobroges, demeurés longtemps re– belles à l'influence romaine et farouchement indépendants. Puis vinrent les Romains qui construisirent des routes longeant votre vallée, et dont subsistent d'importants tronçons encore bien visi– bles. C'est par elles qu'ils descendirent au pays des Allobroges i>n 120 avant JC. Soixante ans plus tard, Jules César ayant franchi le Petit– Saint-Bernard, traversait l'oppidum genevois et se présentait devant le pont du Rhône . Durant tout le temps que subsista l'empire, les mou– vements de troupes furent intenses (de vous à nous) , mais le trafic commercial ne le fut pas moins qui bénéficia des longues années de la « paix romaine », Genève étant une tête d'étape avec ses entrepôts commerciaux, une place d'échange des produits, b~·ef un carrefour où le Rhône lui-même jouait un rôle important, et qui allait encore s'in– tensifier au Moyen Age. L'observateur constate un identique parallèlisme dans le dévelop– pement des institutions ecclésiastiques. Les origines du christianisme dans nos régions sont encore incertaines , mais on sait que vers le milieu du IVe siècle, Aoste comme Genève ont chacune leur évêque, et qee toutes deux relèvent de l'archevêque métropolitain de Vienne dont la belle primatiale est dédiée à saint Maurice, le martyr d'Agaune.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=