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336 R. Vi//,ml De Thoire Les relations entre les différents évêchés de la région alpine, et surtout, en ce qui nous intéresse, entre ceux d 'Aoste, Sion, Maurienne et Genève, s'accroîtront rapidement. De son côté, la cour comtale, puis ducale, où se rencontreront des seigneurs originaires de toutes les terres de la souveraineté savoyarde, allait jouer un rôle important quand il s'agit de sortir de l'anarchie féodale : c'est autour de la famille princière que se groupèrent les autres chefs de famille ,, et de génération en gé– nération celle-ci en arriva , comme le remarque Funk-Brentano en évoquant la Maison de France, à former l'Etat lui-même par la transformation progressive en institutions publiques de ses institutions privées. Mais je ne puis entrer plus avant dans les détails , et vous me permettrez, Messieurs, dans cette esquisse, de rester en lisière et de ne pas m'aventurer sur des domaines qui vous sont familie rs. Renonçant à évoquer le rôle éminent de la maison de Challant au nord des Alpes, et qui intéressa souventes fois Genève, je ne puis ce– pendant passer sous silence le fait de ce Valdôtain, Aimon de Quart , qui, après avoir été chanoine en votre ville, puis prévôt de Lausanne, fut élu prince-évêque de Genève sur la fin de l'an 1304. Aimon de Quart prit possession de son siège épiscopal à l'un des moments les plus in– tenses de la Guerre féodale de Genève opposant Amédée V le Grand au Dauphin Humbert rer auquel était allié le comte de Genève Amédée II , entraînant à leur suite des seigneurs , non moindres Jean de Chalon-Arlay, Guillaume de Joinville, d'autres encore , av.ec à l'arrière-plan Philippe le Bel d'une part, et le Habsbourg d'Autriche qui s'opposait à l'expansion de la maison de Savoie en Suisse . Dures années pour Aimon de Quart qui , bien que feudataire des Blanches-Mains , devait se trouver en sa quali té de prince-évêque de Genève, dans le camp opposé à Amédée V. Mais, pour les Genevois, « son épiscopat a été grand à bien des égards : la reconnaissance légale de la communauté, première manifestation de l'entente entre celle-ci et le prince-évêque, qui sauva plus tard l'indépendance de Genève, en est l'épisode le plus remarquable » (Henri Grandjean, in « Histoire de GE »). Il me faudrait également faire état de Boson, évêque d'Aoste à la fin du xre siècle, et prévôt de Genève, de ses libéralités envers le prieuré de Saint-Victor, de l'évêque Simon qui vendit sa maison de Lon– gemalle à l'évêque de Genève. Je ne cite que pour mémoire l'étude de Monsieur Léon Kern sur le prieuré clunisien de Ste-Hélène à Sarre , propriété du prieuré Saint-Victor à Genève (cf. Mélanges Paul-Edmond Martin, 1961). Comment ne pas évoquer aussi, et d 'une façon de plus en plus cavalière, les évidentes relations que l'on découvre dans le dom;!ine des arts , et que notre éminent collègue Monsieur Robert Berton a mis en relief, si je puis dire, en traitant notamment des stalles de Sai~ ·Ours et de leur étroite parenté avec celles de Saint-Pierre à Genève, et de

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