BASA
Genève et Aoste 33ï Saint-Claude, tandis que d'autre part Monsieur Clément Gardet, d'Annecy, dans sa présentation du «Livre d'heures du duc Louis de Savoie» , puis dans son étude sur la peinture dans les Etats de Savoie au XV 0 siècle, confrontant notamment les fresques du château de Pénis et celles de Saint-Gervais à Genève, y voit à !'oeuvre les mêmes artistes ( « Genav:i », Mélanges Blondel. 1963) . Et puis, Messieurs, dans ce survol, il y a ce graffite du chàteau d'Issogne : « Le 28 d'octobre 1535 la messe a resté de dire à Genève». Quoique la date en soit manifestement fausse, cette inscript~on té– moigne cependant du très vif intérêt que l'on avait en cette v.1llée de ce qui se passait à Genève. Ce fait , à lui seul, mériterait une étud~ ; en quoi, et pourquoi cet événement touchait-il à ce point les Valdôtains qu 'ils en portèrent le témoignage sur les murs d 'un de leurs châteaux ? J'ai dit que cette date du 28 octobre 1535 était manife<>tement fausse, car c'est effectivement le 10 août de cette année-là que le l\L1- gistrat de Genève édictait : « Trêve au pillage, mais trêve à la messe aussi, jusqu'à nouvel ordre ». Cette trêve devait s'étendre sur deu ;-: sie– cles et demi. Mais alors pourquoi cette date du 28 octobre ? Serait-ce simple– ment celle à laquelle le scripteur a tracé ces mots « La messe a res1.é de dire à Genève» ? Il ne m'appartient pas de donner anjou.cd 'lmi une réponse. L'Economie. Enfin, Messieurs, il me reste à aborder le domaine le plus impnrt'lnt de ces relations entre Aoste et Genève : celui des échanges commerciaux. Mais comme je vous le disais il y a un instant, c'est au galop que je vais devoir terminer mon parcours . La géographie et l'histoire succintement mises en place, force nons est de constater que c'est probablement le commerce qui a joué le rôle le plus efficace dans les relations que nous évoquons : il suffit de songer aux grandes foires médiévales qui attiraient plusieurs fois l'an sur les rives du Rhône marchands et trafiquants venus de tout l'Occident européen et même des régions de la Méditerranée orientale, et que la vallée d'Aoste se trouvait sur deux des plus importantes voies d'accès du sud vers Genève, pour réaliser d'emblée combien les relations entre nos deux cités ont dû en être renforcées. L'origine des foires de Genève est ancienne ; au XIIIe siècle, elles sont déjà très vivantes , mais comme le dit M. Antony Babel , c'est le XVe siècle qui fut leur grande époque. Dès leur début, les princes de Savoie les ont favorisées, et parce que Genève était le plus grand marché de leur zone d'influence au nord des Alpes, et aussi parce que les péages
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