BASA

28 E. Pessio11 dans l'une ou l'autre de ces pratiques pieuses : l'adoration au St-Sacre– ment, le Chemin de la Croix ou la récitation du chapelet. Lors de ses innombrables voyages ou promenades à pied dans les rues de la Ville d 'Aos te ou sur les sentiers et les routes de la montagne, le Chanoine Vesan égrenait, sans cesse, son chapelet. A l'époque où la prière com– munautaire (excellente, necéssaire chose, cer tes ! ) risque de diminuer l'importance de la prière personnelle et indiv iduelle, ce t exemple est à noter et, si possible, à imiter ! Il fut un « caractère jovial, charitable et bon » : la v1stte aux ma– lades, aux infirmes, aux vieillards fut, toute sa vie, l'un de ses soucis les plus assidus : les dernières années de sa vie, en particulier, furent essentiellement occupées à réconforter les vieillards du « Refuge » et à visiter les malades de l'« Hôpital». Nous ajoutons volontiers un mot sur « sa prédication » qui était toujours soignée, vivante, prenante ; lors des quelques 50 Missions qu 'il a prêchées dans nos différen tes paroisses M. le Chanoine Vesan formait avec MM. les Chanoines Vasier et Bréan (le plus souvent ) un trio par– faitement assorti d'une grande et bienfaisante efficacité. Et maintenan t permettez-moi, d'ajouter ici quelque observations plus générales ou plus particulières si vous le préférez. Avec le Chanoine Vesan - comme déjà avec le Chan . Durand et avant avec M. l'Abbé Gontier - c'est en quelque sorte une génération, une catégorie caractéristique de prêtres qui disparaît: - la génération des prêtres marcheurs - à pied naturellement - qui contemplaient la nature et recitaient fort chapelets et qui s'arrètaient volontiers à causer avec les personnes qu 'ils rencontraient sur la route et sur les sentiers ou qui travaillaient dans les campagnes . On les appellait parfois les « au– môniers des cantonniers » les « domiciliés-en-route ». Aujourd'hui pres– que tous les prêtres roulent en auto : ils ont eux aussi la maladie du siècle : la hâte, parfois l'agitation, ils sont pressés comme tout le monde ... Le chan. VESAN allait à pied d'Aoste à Gignod, de Gignod à Allain ou à Excenex ... da Chambave à Torgnon ... de Valtournanche à Breuil. .. Mais que de chapelets le long de ses routes, que de rencontres ! que d'occasion d 'observer la vie courante ! que de méditations fructueuses, enrichissantes ! Il était de la génération des Bionaz, le curé pho tographe de St– Nicolas ; des Trèves arpantant la Vallée, traversant les cols, la saco– che en cuir en bandoullière qui contenai t souvent le déjeuner de midi : du pain dur, du fromage, des noix.

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