BASA

80 J. Pignet trouve du côté de Verceil, en assez grand nombre, et que vous désirez sans doute en connaître les variétés et les di– vers lieux où on les trouve, je pense vous faire une chose agréable que de vous signaler, ce que m'en a écrit le cha– noine Barberis, archiviste de la Métropole de Verceil, et aussi membre de notre Société Académique d'Aoste, auquel vous pouvez vous adresser si vous allez à Verceil, pour plus amples détails sur ce que je vais vous marquer. On trouve de ces monnaies près de San Germano, Santhià, Ca– risio, Roasenda, tout en allant vers Gattinara. Le Numismatiste Bavarois Franz Streber marque sans doute les lieux où l'on en a trouvé en Allemagne; vous avez sans doute son ouvrage avec planches : Regenbogen Schiisselchen, ou Patellae Fridiae. Monsieur le baron Cantono en possède une dixaine à Verceil; j'en ai une que Monsieur Cornaglia a vue. qui me fut envoyée par M. le Chanoine Barberis, car à Aoste on n'en a jamais trouvé à ma connaissance. Quelqu'un a attribué ces monnaies aux Cimbres, mais Monsieur De Longpérier et Monsieur de Saulcy les attri– buent aux Gaulois, quoique on n'en trouve pas en France , m'écrivit M. De Longpérier. Le P. Marchi de Rome les a aussi dites Galliche. Le Comte Galvani de Modène croit que la langue des Celtes, de ceux qui descendirent en Italie avant Bellovèse, a influé sur la langue et l'alphabet des Latins. Monsieur le Chanoine Barberis a inventé cette étymo– logie de Verceil : Wher-Celt, forteresse ou garde des Celtes . Comme on trouve de ces monnaies en Italie et en Al– lemagne, pour moi, je présume qu'elles sont des Bojens, qui occupèrent un certain espace de territoire dans la Gaule Cisalpine, et furent ensuite refoulés en Allemagne, dans la Bohème, qui tire son nom d'eux, etc. Le grand nombre de ces monnaies qu'on trouve du côté de V erceil et de Bielle, permet supposer un combat acharné où les Bojens auraient succombé. Je soumets ces idées disparates à vos lumières. Veuillez bien offrir mes respects à votre chère famil-