BASA
140 J. Pignet imprimée de la Société promotrice de la liberté et de l'ordre, qui me fut adressée avec votre nom inscrit, en date du 11 courant, auraient bien désiré vous avoir pour Député, mais c'est trop tard; il n'y avait plus le tems matériel de vous faire connaître : j'en suis bien fâché; sed quod differtur, non aufertur. Quel que soit le Député (je pense que ce sera le même) s'il va voter pour la guerre, et ses suites, il est un qu'il agit contrairement à la volonté du peuple qui veut la paix, etc. Je distribuerai pourtant les exemplaires que je viens de recevoir de la Dichiarazione politica della So– cietà promotrice della libertà e dell'ordine. Le Nazionale, dont vous êtes un des collaborateurs, et le Risorgimento, ont quelques abonnés ici, mais les par– tisans de la Concordia, quoique en petit nombre, réussiront probablement à l'emporter pour leurs menées (soit dit en– tre nous). Je vous prie d'avoir la bonté de faire parvenir à son adresse la lettre ci-jointe. Mille respects à Monsieur le Chevalier votre frère et à toute la famille. Madame Favre se porte bien aux Capu– cins. Je finis avant qu'on ferme le bureau de la poste, et 1e vous embrasse de tout mon coeur, en vous protestant des plus engageantes, mais il n 'y en a pas de plus sincères. D'ailleurs je ne crois pas bien difficile de retrouver chez Vous et en Piémont un certain nombre d'individus supérieurs au vulgaires, et à moi même avant tout, dans la science de nos affaires et de leur enchaî– nement avec les intérêts des grandes puissances dans l'éloquence, dans l'art parlementaire, etc. La proposition de mon nom (si jamais elle aura lieu) sera sans doute repoussée chez Vous; je connais aux Valdôtains trop de bon sens pour ne pas s'y arrêter, ne fut-ce que pour un instant; et d'ail– leurs dans l'hypothèse tout-à-fait inadmissible, que mon nom vien– drait à sortir de l'urne électorale, ce serait de mon devoir de refu– ser, comme c'est à présent de mon devoir d'en donner avis préalable à MMrs. les Electeurs. Veuillez, Messieurs, porter ailleurs vos choix, mais portez-les avant les élections, pour ne pas éparpiller vos efforts; veuillez élire un homme sage, instruit, éclairé, modéré, bon patriote, véritable li– béral, s'opposant également à la tyrannie d'en haut et d'en bas. Croyez-moi, votre élection approchera davantage de la plus grande perfection possible en écartant les inconnus et les hommes qui ne réunissent guère toutes les qualités requises, en écartant avant tout votre très dévoué serviteur Charles Promis. Turin, ce 18 janvier 1849.
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