BASA
16 A. Zanotto Cette impression est confirmée par les descriptions faites par ses contemporains, au-delà des éloges ou de la glorifi– cation que tous reçoivent habituellement après leur décès. Un journal d'Aoste écrivit : « M. Gal recevait tout le mon– de avec une égale courtoisie. Il savait varier le sujet de la conversation selon la portée de ses visiteurs [ ... ] A moins que le rigoureux devoir ne l'y obligeât, ce n'était jamais lui qui levait la séance, quelque importune qu'elle fût. Sa conversation était toujours assaisonnée de quelques bons mots qui la rendaient agréable. Il évitait avec soin les pro– pos inutiles et souvent compromettants concernant la poli– tique. Jamais il ne disait ni pensait mal de personne et il est rare que sa charité ne lui fît pas quelque excuse. Aussi, sans jamais transiger avec ses principes, il jouissait de l'es– time générale. Nous ne parlons pas de sa modestie et de son humilité qui lui ont fait refuser une dignité dans la hiérarchie ». 4 Ecoutons maintenant le témoignage du doct. Cerise : « Personne dûment et sincèrement regrettée par tout bon citoyen, pour sa bonté, sa douceur et la simplicité de ses moeurs, ses vertus, ses talents, son amabilité et sa science ... ». 5 Et celui, émouvant et généreux d'Edouard Aubert : « J'aimais comme un père ce saint homme, si bon pour tous, si savant et si prompt à mettre ses lumières au service de ceux qui les réclamaient. Le souvenir des heures délicieuses que j'ai passées près de lui, quand il m'initiait au passé de notre Vallée et préparait ainsi les seules bon– nes choses que j'ai dites dans mon livre, ce souvenir, dis-je, est encore tout vivant dans mon coeur et ne s'effacera ja– mais de ma mémoire ». 6 Dans son éloge académique, fait dans la séance du 23 avril 1868 par le Père Laurent, son successeur à la prési– dence de l'Académie Saint-Anselme, nous trouvons une au– tre belle appréciation de sa vie privée. On lui pardonnera volontiers le ton rhétorique dû à la circonstance spéciale dans laquelle elle fut prononcée : « Nul homme n'a jamais su mieux vivre avec soi-même, nul homme n'a jamais su (4) L'indépendant, art. cit. (5) Ibidem, n. 2, 9 janv. 1868. (6) Ibidem, n. 5, 30 janv. 1868.
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