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Discours prononcé à Grenoble 37 La troisième partie, intitulée Témoignages et docu– ments, envisage les rapports entre Claudel et Larbaud, !'é– crivain cosmopolite qui l'a mis en contact avec Meynell et qui l'a introduit en Angleterre, où à cette époque il était presque inconnu . Suit un aperçu sur la fortune des œuvres de Claudel en Grande-Bretagne et en Italie. Dans la quatrième partie, intitulée Appendice, figurent une fiche chronologique, concernant les œuvres du poète français et les différentes étapes de son activité débordan– te, une note bibliographique sur les traductions italiennes des œuvres de Claudel, et enfin une liste de 16 lettres, iné– dites jusqu'à ce jour, reproduites dans ma thèse. Parmi ces lettres, il y en a deux d'Alice Meynell, que j'ai découver– tes à la Bibliothèque Municipale de Vichy. Mais il est temps maintenant d'essayer de tirer une synthèse des remarques de détail que j'ai faites sur les tra– ductions patmoriennes réalisées par Claudel. Quand il s'agit de poèmes narratifs et dont le symbo– lisme est sans équivoque (Les Joujoux, V esica Piscis) , le poète français égale ou dépasse son modèle. On pense com– me Gide : « Mais se peut-il que l'original soit aussi beau que certains passages de la traduction de Claudel » ? Pour les poèmes plus difficiles, dont la marge d'inter– prétation est plus grande, on doit convenir que Claudel s'est écarté de Patmore. Cette « distance» provient en par– tie de son optique personnelle, de son génie poétique, de son mépris pour une traduction littérale, de son imparfai– te connaissance de l'anglais (il était ce que nous appelle– rions aujourd'hui un « non-spécialiste »), et enfin et sur– tout de son besoin de « trans-substantier » son modèle par un langage subtil d'équivalences poétiques, faisant appel parfois à une technique type Mallarmé . C'est que Claudel découvre en Patmore des thèmes mallarméens : celui par exemple du « renouveau » (L'hiver),. celui de « l'absence » (Départ), celui de la contemplation du monde (Magna est V eritas) , celui de l'arbre comme ima– ge du monde ( L'Arbre) . Il y trouve aussi un langage dé– réalisé (la fin de Départ c'est du Mallarmé), une concep-

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