BASA
Correspondance Gal-Promis 53 des routes et des chemins muletiers de l'époque en VaUée d'Aoste, il faut convenir que le système de voyager « pe– dibus calcantibus » était le plus en vogue. Et si quelqu'un devait faire un long voyage, voilà qu'il était accablé de « commissions » de tous les genres par les parents et rpar les amis. Aujourd'hui avec l'évolution des moyens de trans– port et l'agréable état des routes et des autoroutes, les jeu– nes-gens ne peuvent se faire une idée exacte des voyages dans le siècle passé. Et de même pour les services d'infor– mations : alors, les nouvelles se bornaient à la rpresse locale et à celles apportées et déformées par les voyageurs. Aussi on peut bien s'imaginer quel événement ce devait être l'ar– rivée à Aoste des membres de la famille Promis et de leurs amis, tant pour le chanoine Gal et l'élite culturelle de la Ville, que pour Madame Favre et pour les salons de la bourgeoisie de l'ancienne Cité ! Une vraie rivalité pour of– frir un logis à ces hôtes (lettre du 31 août 1855}, dont on était honoré de la compagnie et tout heureux de pouvoir causer sur les nouveautés les plus récentes qui venaient de la capitale : nouvelles des amis, renseignements de la li– brairie et de la mode, événements politiques et cancans de la Cour, sans oublier naturellement les programmes de fouilles archéologiques et les broderies dernier cri ! Puis le séjour valdôtain finissait, la famille Promis repartait, et alors dans l'attente de se revoir ... on reprenait la correspondance, avec des expressions d'évasions, comme dans la lettre du 27 septembre 1842 : « ... je voudrais bien avoir le temps d'aller passer quelques heures avec vous dans la Bibliothèque du Roi ... ; ... j'aurais besoin d'une pension pour voyager et écrire. », ou d'espoir : « Ne viendrez-vous pas cette année passer quelques jours à Aoste ? » (lettre du 6 juin 1844 ). Mais le vrai trait d'union Gal-Promis était de carac– tère moral, selon M. Matteo Ricci, « probità inflessibile e indipendenza di carattere ». La droiture de -l'homme sans ambition, la conscience du devoir, l'amour pour son travail, l'élévation de son propre état avec le plus grand respect pour la dignité humaine des autres, la satisfaction morale d'être utile à son prochain d'une façon disintéressée, et sur-
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