BASA
Messieurs, Permettez-moi de commencer par une prec1s10n en vue de justifier la modestie de mon discours: je ne suis pas un homme de lettres ni un historien et, par suite, aucun titre ne m'autorisait à vous parler, vous qui appartenez à l'une des plus anciennes académies d'Europe. Ce privilège m'a été accordé, en votre nom, par mon ami le baron Donna d'Oldenico dont j'ai accepté avec plai– sir l'invitation en considération de l'insigne honneur qui m'était décerné. Si je ne réponds pas à votre attente, vous en connaissez ainsi la raison. Celui qui vous parle est un simple médecin, un méde– cin légiste, si vous préférez, spécialisé en cette branche de la médecine s'occupant de l'identification et de la reconnais– sance des restes des ossements humains pour en connaître l'histoire, en interpréter le langage et révéler, à travers la recherche, dans les limites des possibilités scientifiques mo– dernes, certains secrets qu'ils cachent dans leurs tombeaux. Me voici aujourd'hui appliqué à vous révéler, en résu– mé, ce que les ossements de Saint Bernard d'Aoste, après un millénaire presque, m'ont dévoilé à la suite de recherches méticuleuses, menées par un médecin, certes, mais surtout par un croyant, convaincu que les saints sont réellement le sel de la terre, la lumière du monde, le levain du pain de l'humanité et que, en nous approchant de leurs restes cor– porels, nous communions toujours un peu à leur levain qui rend plus mangeable notre pain quotidien pétri de révoltes et de capitulations, de prétentions et d'ambitions et rare-
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