BASA
Saint Bernard d'Aoste 53 Bernard était affecté d'un syndrome de polyarthrite non clai– rement définissable dans ses limites avec l'espèce chronique ou uricémique, syndrome maladif qui, indubitablement, en raison de ses intenses et fatigantes activités missionnaires, de– vait lui causer de vives souffrances d'ordre neuritique. Si, ensuite, poussant encore plus avant dans l'hypothèse, nous voulions nous orienter vers une forme plus spécifique de po– lyarthrite, le rhumatisme primaire chronique, on pourrait aussi penser que le syndrome maladif qui se prolongea des premiers jours de mai à la mi-juin de l'année 1081 puisse être attribué aux suites pathologiques de l'endocardite chroni– que, conséquences précisément des formes polyarthritiques, rendues plus vives à la suite des fatigues physiques excessi– ves endurées pendant le voyage à Pavie à la cour d'Henri IV. Si tout ceci, je Œe répète, a trop saveur d'hypothèse et s'appuie sur des bases fluides, incertaines et démunies d'élé– ments contrôlables et contrôlés par des données positives, ce que nous pouvons avancer comme certain, c'est que la vie de Saint Bernard d'Aoste fut une vie toute de sacrifices, de pri– vations et de fatigues. Les ombres de l'histoire enveloppent de silence sa douloureuse aventure terrestre, mais sa grande oeuvre sur la cime neigeuse du Mont-Joux a défié et défie les siècles, entreprise de risques et de sacrifices que, même aujourd'hui, notre prudence calculatrice n'hésiterait pas à taxer d'inopportune sinon de folle. Mais, Messieurs, ce n'est que grâce à la folie des saints que le monde peut encore être sage . Eux seuls savent nous donner la preuve irréfutable qu'une vie d'amour héroïque, de charité, est à la portée de tous les âges, de toutes les condi– tions sociales et de toutes les époques .
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