BASA

L'application du Concordat 111 vait donné l'exemple de la revendication, de l'activité intel– lectuelle et de l'organisation. Il le devait en particulier à un curé de Vienne, Henri Reymond qui devint par la suite évê– que constitutionnel de l'Isère et qui, par sa forte personna– lité, avait donné pensée et cohérence à tout ce mouvement qui sans lui ne serait peut-être resté qu'agitation. Le clergé dauphinois avait commencé par une revendication précise: l'augmentation de son traitement appelé portion congrue qui lui était versé par les décimateurs laïcs ou ecclésiastiques. Mais rapidement les curés remontèrent à la source de cette injuste répartition des revenus d'Eglise: à n'en pas douter, l'ordre du clergé, le plus ancien de la nation, plus ancien même que la dynastie, avait besoin d'une profonde réforme. Comme ils étaient gallicans, il leur apparut que c'était à eux que revenait tout naturellement la responsabilité de cette ré– forme en accord avec le roi, chef de l'Eglise de France. Con– scients de leur participation à la vie de leur Eglise, ils se mi– rent à prévoir ce que pourrait être cette Eglise nouvelle: on la ramènerait à la simplicité primitive en supprimant tous les corps parasitaires qui s'étaient développés au cours des siècles, en particulier les religieux et les chanoines, car seuls sont de droit divin, les évêques et parmi eux le Pape, les curés et les fidèles; tout le reste, c'est du «hors d'oeuvre »! Il fallait également étudier un nouveau mode de traitement des prêtres qui leur assurât l'égalité et l'indépendance. Dans cette église égalitaire, il serait possible d'envisager de nou– veaux rapports entre les prêtres et les évêques, rapports qui avaient été souvent mauvais, de faire entrer davantage les fi– dèles dans une éducation permanente de leur foi par la trans– formation de la liturgie qui •se ferait en français. etc.... Là– dessus, arriva la convocation des Etats-Généraux, nos curés y virent l'occasion de réaliser ces réformes et, comme un seul homme, entrèrent dans ce qui allait devenir la Révolution française.