BASA

L'application du Concordat 113 tant ass1eges, ils tentent de se justifier; ne fallait-il pas res– ter en place pour éviter le pire ? Les évêques d'Ancien Régime Dulau de Grenoble et d'Aviau de Vienne, réfractaires, et Reymond, l'évêque cons– titutionnel, se défient dans des pastorales, les prêtres dans leurs sermons ou dans des cérémonies clandestines et les fi– dèles échangent parfois des coups: on se traite d'ennemi, d'adversaire. - Ruine aussi de la vie chrétienne: la persécution, l'ir– régularité ou l'absence de culte depuis 10 ans ont totalement désorganisé la masse des fidèles. Il est vrai qu'en profon– deur, un puissant mouvement traverse la France, celui-là même que Chateaubriand exprimera dans son « Génie du Christianisme ». Mais qui permettra à ce courant de s'orga– niser ? L'Eglise ? elle se détruit elle-même. Les notables ? ils sont voltairiens et craignent qu'une restauration de l'Egli– se ne les oblige à restituer les biens nationaux; le Tribunat ? les militaires ? l'Institut ? tous ces cadres de la nation sont opposés à ce qu'ils appellent des « capucinades ». L'INTERVENTION DE BONAPARTE Pour l'historien, c'est une évidence qu'il faut redire: l'Eglise était dans un tel état qu'elle n'aurait pas été capable de se relever seule: elle avait besoin d'un nouveau Cyrus comme aimeront à le dire les évêques une fois qu'ils l'auront trouvé, faisant allusion à ce roi de Perse qui avait libéré le peuple de Dieu de la captivité de Babylone. C'est en effet Bonaparte qui voulut le Concordat, c'est lui qui l'annonça aux curés de Milan stupéfaits, c'est lui qui bouscula la pru– dente diplomatie du Vatican pour en obtenir l'accord (Juil– let 1801), c'est lui qui l'imposa aux corps constitués, aux prêtres et au pays, c'est encore lui qui en suivit l'application dans ses moindres détails: il faut avoir vu aux Archives na– tionales les rapports annotés de sa main pour se rendre comp– te que la restauration de l'Eglise fut vraiment son oeuvre. Mais quelles étaient les intentions de Bonaparte ? Elles