BASA
114 J. Godel nous sont bien connues puisqu'il les a souvent exprimées en des formules lapidaires et parce que les historiens les ont sou– vent citées: « Les hommes qui ne croient pas en Dieu on ne les gouverne pas, on les mitraille ». Incontestablement, l'in– tention première de Bonaparte était politique: il se rendait compte que l'unité nationale à retrouver exigeait qu'au pre– mier chef fut réglée la question religieuse que la Révolution avait fait naître sans être capable de la résoudre. S'il avait le sens du sacré, s'il croyait à un Etre suprême, il ne voyait dans la religion qu'un élément indispensable à l'ordre social. La vraie mission de l'Eglise lui échappait. Cependant, quelles que fussent ses intentions, c'est sur les faits qu'il faut juger la politique religieuse de Napoléon, car il arrive parfois que les actes valent mieux que les intentions. Et c'est bien ce qui s'est passé pour la reconstruction de l'Eglise de France. ):( L'APPLICATION DU CONCORDAT Nous ne pouvons pas aborder dans le détail cette appli– cation du Concordat dans le département de l'Isère et bien qu'il soit délicat de se référer à ses propres oeuvres, je me permets de vous renvoyer à l'ouvrage que j'ai publié et qui me vaut l'honneur de vous parler aujourd'hui. 1 Compte tenu du temps dont nous disposons et de votre désir d'avoir une in.formation aussi large que possible, je vous propose de domi– ner ces détails et de dégager les grands moyens employés par Napoléon pour sa politique religieuse. Politique des points d'appui: vous me permettrez cette image empruntée à l'art de la guerre, puisque c'est un jeune général de brigade de 33 ans, qui vient d'assister, en ce jour de Pâques 1802, au Te Deum qui marque l'entrée en appli- (1) GoDEL J. La reconstruction concordataire dans le diocèse de Grenoble après la Révolution (1802-1809). Grenoble, Imprimerie Ey– mond, 1968, in 80, 410 pp.
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