BASA
L'application du Concordat 115 cation du Concordat. Ses points d'appui sont, près de lui, Portalis, ministre des Cultes, un grand chrétien et un grand commis de l'Etat, Caprara, le légat du Pape à qui Bonaparte ne demande que bonne volonté et faiblesse. Mais c'est en province que se trouvent les personnages essentiels à la bon– ne marche de l'opération: à savoir le préfet et l'évêque: pour l'Isère, le préfet Fourier, 34 ans, un compagnon de l'expédition d'Egypte, qui devait préparer ou produire à Grenoble pendant ses insomnies ses grandes oeuvres mathé– matiques; l'évêque Claude Simon, 58 ans, bourguignon com– me le préfet, ancien professeur de Joseph Bonaparte au col– lège d'Autun. Tous deux avaient en commun l'horreur des éclats et le désir sincère de réaliser au mieux les intentions du gouvernement. Pendant tout l'Empire, l'accord entre les deux hommes fut parfait et les quelques difficultés qui s'éle– vèrent entre eux furent résolues à l'amiable: bien des dépar– tements n'auraient pas pu en dire autant ! Politique de l'amnistie et de l'amalgame. Dans la Fran– ce divisée, le premier pas de l'unité retrouvée pour Bonapar– te passait par l'amnistie. Il l'appliqua pour la politique et voulut que l'Eglise fît de même: il y avait en effet un grave problème à régler, en préliminaire à l'application du Concor– dat: depuis 1791, le Pape et les réfractaires n'avaient cessé de traiter les constitutionnels de schismatiques. Les constitu– tionnels refusaient avec énergie cette épithète et les réfractai– res exigeaient des cérémonies publiques de rétractation et de reintégration telles qu'elles sont prévues dans le Rituel. Le légat avait fait connaître la décision du Pape: une rétracta– tion . Bonaparte estimait qu'une adhésion au Concordat était suffisante pour régler le passé: « j'adhère au Concordat et je suis en communion avec mon évêque nommé par le Premier Consul et institué par le Pape ». Ce fut évidemment cette formule que le légat accepta et transmit aux évêques. Celui de Grenoble, Claude Simon, ancien réfractaire estimait que c'était trop peu, transforma la formule imposée par Bona– parte: « Pour rentrer dans le sein de l'Eglise nous adhérons
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