BASA

L'application du Concordat 117 ger toutes les classes de la société dans des cérémonies reli– gieuses: c'est ce qu'il avait fait à Notre-Dame de Paris pour le Te Deum de Pâques. Quand on pouvait en aller jusqu'au baiser de paix, c'était parfait. C'est bien ce qui arriva pour l'installation de l'évêque de Greneible: après la cérémonie, au cours de la réception qui suivit, l'évêque donna le baiser de paix non seulement aux réfractaires mais aussi aux constitu– tionnels et aux autorités civiles et militaires qui se le trans– mirent. Cette fin d'année 1802 fut heureuse pour la France qui retrouvait la paix intérieure et extérieure. Politique d'organisation, d'ordre, de mise au travail. Bonaparte savait qu'il n'y a rien de tel qu'une oeuvre réali– sée en commun pour réconcilier les hommes: cette oeuvre fut la mise en place de l'administration ecclésiastique: cir– conscription des paroisses, nomination des curés et des des– servants qui après avoir prêté le serment imposé par le Con– cordat devant le préfet ou le sous-préfet, faisaient une entrée triomphale dans leur paroisse pour y être installés solennelle– ment le dimanche suivant: il y a là des pages vivantes et pit– toresques de l'histoire de nos villages et qui eurent une très grande efficacité pour réunir les populations. Une fois dans leur paroisse, jouissant de la protection du gouvernement, les prêtres, et leurs fidèles avec eux, se laissèrent gagner par la logique de la paix et leur unité fut si solide qu'elle résista aux tentatives faites par quelques nostalgiques de la rétrac– tion qui se manifestèrent sous la Restauration après 1815. Enfin, politique progressive. Bonaparte voulait sincè– rement relever l'Eglise de France, mais trop vite pour pou– voir la garder sous sa dépendance et l'empêcher de devenir un Etat dans l'Etat comme jadis. De plus, du moins au dé– but, il était obligé de compter avec la mauvaise volonté de son entourage et du Tribunat et avec les diifficultés du Tré– sor public. Ainsi, il avait accepté dans le Concordat que les curés reçoivent un traitement de l'Etat, mais dans les Arti– cles Organiques, il limita le titre de curé aux archiprêtres transformant tous les autres prêtres en desservants, de sorte

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