BASA

L'application du Concordat 119 nisme royal du gallicanisme ecclésiastique: le premier, recon– naissait au roi une autorité sur l'Eglise de France, tant pour le temporel que pour la discipline. Aussi, cette intervention permanente de Napoléon dans les affaires de l'Eglise qui é– tonne toujours des gens habitués à un régime de séparation, apparaissait-elle toute naturelle aux prêtres de cette époque et le despotisme de Napoléon que nous ressentons si vive– ment était bien plus supportable à ses contemporains que nous ne pourrions le croire . La nomination des évêques par le souverain, le serment de fidélité dont le texte était inspiré de celui que prêta l'archevêque d'Embrun à Louis XV, les prières pour le salut de l'Etat et de ses chefs, les Te Deum, l'interdiction faite aux évêques de sortir du territoire sans l'autorisation du gouvernement, bref, toutes ces stipulations du Concordat et surtout des Articles Organiques étaient dans la plus pure tradition du gallicanisme royal. Le texte même du Concordat fait dans trois de ses articles une allusion ex– plicite au passé. Sans doute, en reprenant à son compte les prérogatives royales sur l'Eglise, Napoléon entendait bien faire servir cette grande force à sa cause, sans doute avait-il sur l'Eglise des vues politiques, mais là comme ailleurs, il ne fit qu'utiliser ce qui l'intéressait plutôt qu'il n'inventa. Même le monopole de l'Université ne fut mal accueilli des évêques que parce qu'il Ies gênait pour leurs petits séminai– res. Mais en lui-même, il n'était pas une arme contre l'Eglise puisque l'enseignement de la religion y était obligatoire. Le gallicanisme ecclésiastique, lui, affirmait l'autonomie du clergé de France par rapport au Pape, pour le temporel et pour la discipline. Sur ce point-là, les choses n'étaient plus les mêmes et cet antique principe venait de recevoir un sé– rieux démenti. C'était le Pape qui dans le Concordat avait accepté la perte des biens <l'Eglise, c'était lui qui avait supprimé les diocèses dont certains remontaient aux origines du christia– nisme en France, et surtout c'était lui qui avait demandé aux évêques légitimes de démissionner pour permettre de repar-

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