BASA
122 ! . Godel tionnement parfait de l'administration ecclésiastique) mais aussi ses inconvénients: le devoir du fonctionnaire n'est pas d'inventer, mais d'appliquer. Cette exigence tout à fait légi– time et nécessaire pour l'administration civile allait se ré– véler désastreuse devant la formidable transformation du XIXe siècle: l'Eglise aurait eu besoin de prophètes, elle n'au– ra que des fonctionnaires. De l'éminente dignité des curés ... Nos curé dauphinois, comme les autres curés de France, étaient très conscients de leurs droits et devoirs; ils admet– taient volontiers l'autorité des évêques et du Pape, mais cette monarchie qu'est l'Eglise devait être tempérée par les cu– rés qui eux aussi étaient de droit divin. Ils constituaient le Sénat de l'Eglise: ils pouvaient se réunir avec leur évêque en synode; appelés au concile, ils y étaient pourvus de suf– frage décisif. Cet ensemble d'idées qui ne fut jamais appli– qué parce que les évêques s'y opposèrent toujours, a été ap– pelé dans l'histoire le richérisme, du nom de Richet, le prê– tre qui exposa cette théorie au XVIIe siècle. Vous devinez que sur ce point la déception des curés fut complète. Bona– parte, pour rendre les évêques plus efficaces les avait inves– tis des pleins pouvoirs; on les appellera «les préfets violets». Ce pouvoir qu'ils exercent sur leurs prêtres est sans limite, puisque en étendant la notion de desservant aux 4/ 5 des prê– tres, Bonaparte les avait du même coup rendus amovibles et Portalis définissait une succursale « comme un poste dont on peut être écarté sur le plus léger soupçon ». Rome refusa toujours cette intervention de l'Etat dans le Droit canon et protégea les desservants, ce qui parfois leur fut bien utile. Les mouvements que connaît aujourd'hui le bas-clergé me paraissent être une résurgence de ce vieux problème mal ré– glé des rapports de l'évêque et des prêtres. Mais pourra-t-il l'être un jour ? Enfin, tous les prêtres d'Ancien régime avaient souhaité
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