BASA
L'application du Concordat 123 la régénération de leur Eglise: en maintenant la suppression des religieux et la réorganisant comme un grand service de l'Etat, Napoléon combla les voeux exprimés avant 1789. Mais sur la vie intérieure de l'Eglise, tout fut abandonné, non pas à cause de lui, mais parce que ces réformes, de la li– turgie par exemple, avaient été tentées par des constitution– nels et comme ils sortaient discrédités de la Révolution, ce qu'ils avaient fait l'était aussi: il faudra attendre le milieu du xxe siècle pour y revenir. Au terme de ce rapide survol de l'histoire religieuse de Napoléon, à partir de ce qui s'est passé dans le département de l'Isère, nous pouvons dégager quelques constatations fon– damentales. 1) Quels que furent pour l'Eglise les inconvénients ul– térieurs qui ne sont d'ailleurs pas imputables à Napoléon, le Concordat fut pour l'Eglise le seul moyen de renaître après la Révolution et elle le doit à Napoléon. Le Pape Pie VII avait dit en parlant du Concordat: « un acte courageux et sauveur ». L'historien ne peut que souscrire à ce jugement hautement qualifié et qui ne peut pas être soupçonné de partialité. 2) Avant de reprocher à Napoléon son despotisme, il faudrait y regarder de plus près et distinguer entre: - un despotisme de circonstance qui ne tint qu'à lui (comme les affaires avec le Pape ou la surveillance policière de l'Eglise) et qui disparut avec lui. - Un despotisme «historique » dans la mesure où Na– poléon a repris les prérogatives des rois de France sur l'Egli– se. Celui-là a duré autant que le Concordat avec une intensité variable selon les nombreux régimes qui se sont succédés en France au XIXe siècle. - Un despotisme « d'institutions », moins visible, mais
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