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Le cas de conscience des Catholiques 133 lie ! ): Rome était pour ainsi dire le coeur du catholicisme français, du vrai catholicisme, et ne pouvait donc pas deve– nir italienne. La question Romaine est une question françai– se, écrivait-on drôlement encore sur le «Figaro» vers 1887 ... Nous nous approchons ainsi un peu mieux informés aux événements de 1870, et nous pouvons mieux comprendre quels sont les idéaux et quelle est la ferveur qui anime les zouaves pontificaux, ces volontaires qui viennent presque toujours de France, et qui appartiennent souvent à cette no– blesse légitimiste qui croit sauver les traditions, au pluriel, en s'opposant à l'invasion italienne. J'ajoute tout de suite que ,l'attaque des troupes italiennes du général Raffaele Ca– dorna n'aurait pas été justifiée, si l'on avait suivi à la lettre les prescriptions de Cavour, assez récentes, et qui auraient exigé une longue patience. Lorsque le gouvernement français renonçait à sa garnison romaine, à cause de la guerre avec l'Allemagne, en août 1870, la gauche italienne faisait remar– quer au gouvernement italien que le pape aurait pu inviter des autrichiens à défendre son territoire, et au début de sep– tembre la gauche faisait encore remarquer que c'était bien l'heure, pour l'Italie, après la catastrophe de Sédan, de faire valoir ce que l'on appelait le « droit national », dans la ville qui en était le centre idéal. Ce n'était plus l'opposition gari– baldienne, en dehors de la loi et des Chambres: c'était une opposition dans la légalité, qui se servait de la presse et de l'action parlementaire. On pouvait aussi invoquer le silence des catholiques italiens, un silence apeuré, parfois, mais qui donnait l'idée d'une crise des consciences. Pouvait-on être légitimistes en Italie ? Les brigands l'étaient, dans le Sud, et ils avaient souvent cherché abri dans les états pontificaux. Il n'y a que Crotti de Costigliole, valdôtain d'adoption, qui écrit au ministre Lanza le 4 septembre 1870 en remarquant que le mouvement pour l'occupation de Rome aurait amené à la république et au « sfacelo d'Italia tutta ». En France, soixante-dix députés et beaucoup de sénateurs catholiques

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